L'année 2014 représentera la pire récolte de miel depuis au moins 30 ans. C'est l'UNAF, l'union nationale de l'apiculture française qui l'affirme. Son communiqué évoque moins de 10 000 tonnes récoltées cette année, c'est 50% de moins qu'en 2013 et 3 fois moins qu'il y a 20 ans.
A peine 20% de la production habituelle et des abeilles qui meurent de faim dès le début septembre. Ce sont les conséquences d'un été frais et pluvieux, venu accentuer un phénomène, hélas, beaucoup moins conjoncturel. Car selon Alain Marchais, producteur-Récoltant de miel à Veignié en Indre-et-Loire, ce qui menace l'apiculture française, c’est la "monoculture" autrement dit l'hyperspécialisation des productions agricoles.
Les grandes étendues céréalières font reculer la biodiversité et présentent des taux de pollution, aux pesticides et insecticides qui provoquent la surmortalité des abeilles.
Ce constat n'est en rien novateur, il était déjà au coeur de la plus grande manifestation des apiculteurs européens, en 1992 à Bruxelles. Alain Marchais y était et n'a jamais abandonné le combat. Aujourdhui, il porte tous ses espoirs sur la nouvelle génération d'agriculteurs qui prône le développement d'une agriculture moins intensive, tournée vers l'économie locale.
L'hiver prochain, la pénurie de miel français obligera les consommateurs à se tourner vers des produits d'importation, très souvent de moins bonne qualité.