La ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Ségolène Royal, a annoncé vendredi à Ajaccio le coup d'envoi des études pour l'arrivée du gaz naturel en Corse, répondant ainsi à une ancienne revendication dans l'île.
"La Corse a tout pour devenir un territoire exemplaire de la transition énergétique après avoir pris du retard en raison d'un phénomène monopolistique", a déclaré Ségolène Royal à l'issue d'une réunion de travail avec les élus corses sur la loi de Transition énergétique et la programmation pluriannuelle de l'énergie
Elle avait auparavant annoncé que la Commission de régulation de l'énergie avait donné son feu vert au lancement des études pour l'approvisionnement de la Corse en gaz naturel.
Le gaz permettra de remplacer le fuel, notamment lourd très polluant, qui alimente actuellement les deux centrales thermiques d'Ajaccio et de Bastia, la première en fin de vie provoquant une grave pollution aux particules fines.
Ségolène Royal a précisé que "les études pour l'alimentation en gaz attendue depuis des années peuvent démarrer dès maintenant" et elle a félicité les dirigeants insulaires de "prendre à bras le corps" cette transition.
La réunion a aussi été consacrée à l'examen de divers projets d'énergies alternatives (photovoltaïque, réseau de chaleur à bois, rénovation des bâtiments, éclairage public).
Plaidant pour une stricte préservation des terres agricoles, alors que la Corse est la proie d'une spéculation foncière et immobilière effrénée et d'une frénésie de constructions résidentielles, Ségolène Royal a insisté sur la nécessité de développer les installations photovoltaïques, notamment dans les zones commerciales et sur les infrastructures existantes.
Elle a insisté sur "le souci de ne pas opposer les énergies les unes aux autres et de diversifier les sources d'approvisionnement", se réjouissant de constater en Corse "une unité dans la volonté d'aller dans cette direction".
"La Corse doit devenir un modèle dans l'approvisionnement avec l'accélération du +mix+ énergétique et le développement du solaire, de la biomasse, ou encore des projets de transports propres".
L'objectif, a-t-elle rappelé, est de parvenir à diminuer la facture énergétique, lutter contre la pollution, protéger les espaces remarquables et créer des emplois dans ces secteurs.
Ségolène Royal a ensuite installé le comité de pilotage du site classé par l'Unesco du golfe de Porto et de la réserve marine de Scandola, sur la côte occidentale de l'île.
Elle s'est ensuite rendue en Haute-Corse pour visiter une exploitation viticole produisant un vin biologique, puis dans le Cap corse pour une réunion sur la sécurité contre les risques de pollution entre la Corse et l'Italie.