L'Assemblée nationale a voté l'obligation de caméras de surveillance dans les abattoirs à partir de 2018. Un souhait des associations de protection animale. En juin dernier, une association de défense des animaux avait dénoncé les mauvais traitements dans l'établissement de Puget-Théniers (06).

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Bêtes mal étourdies, accrochées vivantes... Les images chocs diffusées début 2016 par l'association L214 avaient suscité beaucoup d'émotion et entraîné un plan gouvernemental en faveur du bien-être animal. Une vidéo dénonçant de mauvais traitements envers les animaux dans deux abattoirs l'un à Puget-Théniers dans les Alpes-Maritimes et l'autres à Pezenas dans l'Hérault avait fait du bruit.

Selon l'association, dans l'abattoir du Mercantour "les conditions d'abattages des bovins sont moyenâgeuses" et "de nombreux moutons sont suspendus conscients en cours de saignée".


Les députés avaient donc mis cette question au coeur d'une commission d'enquête, dont a découlé une proposition de loi portée par Olivier Falorni (DVG) et son groupe des radicaux de gauche, comprenant cette mesure phare sur les caméras dans les abattoirs.

Installation pour janvier 2018


À partir du 1er janvier 2018, et à l'issue d'une expérimentation, "des caméras (seront) installées dans tous les lieux d'acheminement, d'hébergement, d'immobilisation, d'étourdissement, d'abattage et de mise à mort des animaux", stipule la disposition adoptée, à laquelle se sont finalement ralliés les socialistes et le gouvernement.
L'expérimentation devra permettre "d'évaluer l'opportunité et les conditions de la mise en place" des caméras, ont fait préciser les socialistes via un amendement
à ce texte examiné en première lecture. Il est cependant loin d'être certain que la proposition de loi puisse être définitivement adoptée d'ici à la fin de la législature dans six semaines. 

"Nous sommes déjà dans des discussions pour des expérimentations (...) Actons le fait que ça va se généraliser", a plaidé le ministre de l'Agriculture Stéphane
Le Foll après une interruption de séance, alors qu'il s'était montré prudent jusqu'alors, invoquant "la crise de l'élevage" et le "respect des travailleurs" dans les abattoirs. 
Les directions des abattoirs ne pourront par avoir accès aux images enregistrées, à la différence des responsables de protection animale désignés dans les établissements ainsi que des services de l'Etat de contrôle vétérinaire. 



Menace sur les "petits abattoirs" ?


Malgré l'opposition de quelques députés de droite et du centre, qui pronostiquent déjà que "les petits abattoirs disparaîtront" compte tenu de cette nouvelle charge, l'obligation d'installer des caméras a été adoptée par 28 voix contre 4, dans un hémicycle peu garni à l'heure du débat télévisé de la primaire organisée par le PS.

Les radicaux de gauche se sont félicités de ce vote alors que l'affaire partait "mal engagée" après un examen difficile en commission en décembre.
Unanimes dans la dénonciation des actes de cruauté envers les animaux, les élus s'étaient divisés sur la question de la vidéo dans les abattoirs, déjà mise en
oeuvre notamment en Grande-Bretagne.

L'opinion publique y est massivement favorable, à hauteur de 85% selon un sondage d'octobre.
Dans un courrier commun, dix ONG de protection animale, dont les fondations 30 millions d'amis et Brigitte Bardot, CIWF et L214, avaient mis la pression sur les
députés pour qu'ils soutiennent le contrôle vidéo obligatoire afin que la proposition de loi ne soit pas vidée de "toute substance".

Le syndicat des abatteurs et découpeurs industriels, Culture viande (70 adhérents, 35.000 salariés), avait objecté en vain que "la protection animale à l'abattoir
n'est pas une affaire de caméras", mais "avant tout une question d'hommes, de formation et de bon sens".

"Je crois plus à la pertinence de lanceurs d'alerte formés et protégés qu'à un système de vidéosurveillance", avait aussi déclaré à l'AFP Dominique Langlois,
patron d'INTERBEV, l'Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes, pas hostile cependant à une expérimentation.

► REVOIR le débat à l'Assemblée nationale ce jeudi 12 janvier.

Les députés ont par ailleurs supprimé une disposition du texte initial qui prévoyait, dans les abattoirs de boucherie de plus de 50 salariés, la présence permanente
d'un agent des services vétérinaires aux postes d'étourdissement et de mise à mort.

Si on va vers la vidéosurveillance, on ne peut pas en même temps demander à l'Etat de mettre un vétérinaire par chaîne d'abattage", a estimé M. Le Foll.


Un comité national d'éthique des abattoirs sera créé au sein du Conseil national de l'alimentation. Les députés ont aussi voté pour un rapport sur les modalités
d'une possible interdiction de l'abattage des femelles en gestation. 
Les parlementaires ont longuement débattu de l'abattage rituel. "Nous sommes en train de travailler avec les cultes", a noté le ministre. - Avec AFP
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