Neuf conseillers régionaux FN de Provence-Alpes-Côte-d'Azur, dont certains ont rendu leur carte du parti, ont dénoncé lundi "l'absence de légitimité du bureau exécutif du FN en formation +nord-coréenne+" qui a exclu mercredi Jean-Marie Le Pen.
"Dérives socialisantes"
Cette exclusion, effectuée selon "sous des prétextes fallacieux (cache) en vérité un changement radical d'orientation de notre mouvement, Jean-Marie Le Pen étant encore le seul au sein des diverses instances internes à oser dénoncer ces dérives "socialisantes", concluent ces élus dans leur court communiqué.Neuf conseillers régionaux s'associent à cette prise de position: Lydia Schenardi, Jean-Louis Bouguereau, Hubert de Mesmay, Sébastien Copin, Laurent Comas, Marie-Claude Aucouturier, Marie-Odile Raye, Gérald Gérin et Robert Lalanne.
Listes parallèles
Plusieurs de ces élus avaient déjà réclamé au cours de l'été la démission de Florian Philippot, vice-président du parti et bras droit de Marine Le Pen. Ils ont aussi monté des listes "parallèles" dans leurs départements respectifs au cas où Jean-Marie Le Pen déciderait finalement de se lancer en PACA lors des régionales de décembre, a expliqué Lydia Schénardi, ex-eurodéputée et ancienne patronne de FN dans les Alpes-Maritimes.Mme Schenardi, dont la première adhésion au FN remonte à 1984, selon le site du parti, a même renvoyé sa carte de membre "vendredi", a-t-elle assuré à l'AFP, soulignant que d'autres des signataires du communiqué de lundi, dont M. Bouguereau, l'avaient fait, ou envisageaient de le faire.
"On en a assez des principes défendus aujourd'hui pour notre mouvement, tant sur le plan politique que sur le plan moral", a déclaré Mme Schenardi.
"Si ce mouvement arrivait au pouvoir, je craindrais pour notre pays", a-t-elle poursuivi, fustigeant une direction "antidémocratique et digne d'un gouvernement nord-coréen".
Outre les critiques visant Florian Philippot, localement, d'autres visant Olivier Bettati, un ancien proche du candidat LR aux régionales en Paca, Christian Estrosi, investi par Marion Maréchal-Le Pen pour être tête de liste du FN dans les Alpes-Maritimes. Mercredi, le bureau exécutif du FN son fondateur et président d'honneur de 87 ans, Jean-Marie Le Pen, qui a promis cependant qu'il ne jetterait pas l'éponge et contesterait cette décision en justice.