Le groupe pharmaceutique Servier et la biotech Transgene annoncent jeudi un accord de recherche portant sur l'application de technologies dite de "vectorisation virale" à des thérapies cellulaires en développement dans le domaine de l'immuno-oncologie.
Les vecteurs viraux sont des virus modifiés servant à injecter un gène fonctionnel ou à action thérapeutique dans des cellules.
Transgene, la biotech d'Illkirch-Graffenstaden, pourra percevoir plus de 30 millions d'euros au titre de ce contrat avec Servier, dont la durée initiale est de trois ans, selon le communiqué commun.
En contrepartie, Servier va pouvoir puiser dans la collection de vecteurs viraux de Transgene ceux qui lui paraissent les plus appropriés pour améliorer la production et l'efficacité de thérapies cellulaires CART-T allogéniques, destinées à traiter des cancers.
Le groupe Servier s'est lancé dans le développement de thérapies cellulaires allogéniques depuis fin 2015, par l'acquisition auprès d'une autre biotech française, Cellectis, des droits de l'immunothérapie UCART-19.
Servier a déjà passé un autre accord avec le géant américain Pfizer pour co-financer le développement clinique d'UCART-19 et se partager les marchés mondiaux. En cas d'autorisation du traitement, Servier aura tous les droits de commercialisation hors Etats-Unis, marché dévolu à Pfizer.
Servier cherche à long terme à devenir un acteur de référence en oncologie, et mène pour ce faire depuis 2014 une stratégie très active de partenariats avec des sociétés de biotechnologie et d'autres grands laboratoires.
Qui est Transgène ?
Transgene, qui fait partie de l’Institut Mérieux, est une société de biotechnologie qui conçoit et développe des produits d’immunothérapie ciblée contre les cancers et les maladies infectieuses. Ces produits utilisent des vecteurs viraux pour détruire directement ou indirectement les cellules infectées ou cancéreuses.
Transgene a deux produits principaux en développement clinique : TG4010, un vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon non à petites cellules et Pexa-Vec, un virus oncolytique contre le cancer du foie.
La Société a également plusieurs autres programmes en recherche et en développement préclinique et clinique basés sur sa technologie des vecteurs viraux, dont TG4001.