Plusieurs dizaines de tentes sont à nouveau installées rue du Rempart, derrière la gare de Strasbourg, depuis le début de l'été. Dans ce campement sauvage, des demandeurs d'asile venus d'Europe du sud, qui espèrent une régularisation de leur situation.
On croyait le problème des bidonsvilles résolu à Strasbourg depuis le 27 septembre 2016. Le maire Roland Ries annonçait alors, avec tambours et trompettes, la fin de ces habitations précaires indignes de la capitale parlementaire de l'Europe.
Làs, ils sont en passe de renaître. Rue du Rempart, des familles entières ont trouvé refuge sur un pré depuis deux mois, faute d'avoir trouvé des places d'hébergement. Ils viennent de Macédoine, du Kosovo, d'Albanie. En tout, une soixantaine de personnes qui vivent dans des conditions précaires. Sans eau ni électricité.
"On a eu des bébés qui dormaient sur ce camp, on a eu des enfants, c'est honteux, dénonce Valérie Suzan, présidente de Strasbourg action solidarité, présente mercredi matin sur place. Il est grand temps que l'Etat fasse ce qu'il faut faire, que les primo-arrivants puissent être hébergés immédiatement et après, on fait les papiers".
Le flux de réfugiés ne tarit pas. Selon la ville, qui a mis en place un ramassage quotidien des poubelles et des toilettes sèches, il y a un "turn over permanent" sur le site. "Plus de 250 personnes arrivent tous les mois à Strasbourg", explique Marie-Dominique Dreyssé, adjointe au maire en charge de l'action sociale territoriale. "Certains occupants trouvent des solutions ou repartent. Chaque cas est particulier et le processus est long".
"Nous travaillons", affirme-t-elle. "Mais nous ne sommes pas seuls compétents, l'Etat examine les demandes d'asile, le département doit mettre à l'abri les enfants en bas âge et les femmes enceintes, et la ville vient en appui logistique pour l'hébergement et les questions sanitaires. Il faut une action concertée et que chacun prenne ses responsabilités."
En attendant, cette situation fait un peu désordre au coeur de l'été strasbourgeois.