Le syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) s'est prononcé ce jeudi à Dunkerque en faveur d'un "plan de gestion des risques", obligatoire pour tout jeune qui s'installe dans le métier.
Alors que la profession est secouée par une crise historique, elle aimerait que chaque futur agriculteur bénéficie d'une "sorte de permis de construire individuel avant installation, afin de connaître son exposition aux risques", qu'ils soient climatiques, financiers ou sanitaires, a indiqué Baptiste Gattouillat, l'un des responsables du syndicat réuni en congrès depuis mardi à Dunkerque.
En jeu, se trouve notamment la professionnalisation d'un secteur bousculé par une "tourmente" aux multiples facettes: une crise économique, climatique, sociale, et même morale de l'agriculture, selon les termes utilisés par Christiane Lambert, présidente du premier syndicat agricole FNSEA, invitée au dernier jour du congrès des JA. Sans attendre, la région des Hauts-de-France a déjà lancé des "audits-conseils" pour les agriculteurs en difficulté ou volontaires, a indiqué Xavier Bertrand, le président de la région également présent au dernier jour du congrès. "La nouvelle donne de notre métier, c'est l'imprévisibilité" a dit à la tribune Mme Lambert. "Nous voyons que ceux qui ont fait le choix de s'assurer face aux aléas climatiques sont beaucoup plus sereins", a-t-elle ajouté. Or, moins de 30% des agriculteurs français sont assurés contre les risques de mauvaises récoltes et les aléas climatiques par exemple.
"Nous voulons en finir avec les prix bas"
La question de l'obligation d'une assurance, qui pourrait se substituer à une partie des aides publiques, a été débattue durant le congrès. Elle doit faire encore l'objet de nombreuses discussions dans les mois à venir, durant la préparation de la future PAC applicable à partir de 2020. Le syndicat des Jeunes Agriculteurs a par ailleurs demandé une meilleure gestion des prix et des volumes de production au sein de la Politique agricole commune (PAC) européenne pour éviter la répétition de la crise laitière récente qui a conduit à l'arrêt ou la faillite de nombreuses exploitations. "Nous voulons en finir avec les prix bas, vendre en dessous de nos prix de production n'est pas acceptable" a souligné madame Lambert.Le syndicat des Jeunes Agriculteurs dit avoir reçu l'assurance par le ministre de l'Agriculture, Jacques Mézard, venu mercredi à Dunkerque, que ce sujet serait débattu lors des futurs états généraux de l'alimentation, annoncés par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle.