Un enfant de 5 ans a été retrouvé mort dans la rue la nuit dernière dans des circonstances suspectes. Son beau-père et sa mère ont été placés en garde à vue. Voici ce que l'on sait sur ce drame.
Que s'est-il passé ?
Les faits ont eu lieu dans la nuit. Le corps de Yanis, 5 ans, a été découvert vers 2h30 par les pompiers près d'un chemin de hallage d'un canal d'Aire-sur-la-Lys, à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville de cette commune d'environ 10.000 habitants à 20 km au sud de Saint-Omer.C'est le beau-père de Yanis qui a appelé les secours, "signalant que l'enfant a été découvert inconscient" selon les gendarmes. Il leur explique alors "que l'enfant était sujet à des crises d'énurésie, en fait, il faisait pipi au lit, et que suite à un nouvel épisode d'énurésie, il l'aurait sanctionné en lui demandant d'aller dehors et lui aurait ordonné de faire des tours de la cour en courant".
Yanis était "légèrement vêtu", selon cette même source. "L'enfant n'était vêtu, selon nos informations, que d'un slip mouillé et de chaussettes", précise Le Parisien. "Il s'agit d'une sanction-punition, consistant à faire courir l'enfant dehors, en pleine nuit, parce qu'il avait" uriné au lit (phénomène d'énurésie)", a également déclaré le procureur de Saint-Omer, Patrick Leleu, précisant qu'il était "tombé".
Qui était la victime ?
Yanis, 5 ans, était scolarisé à école du Centre à Aire-sur-la-Lys. Selon l'Avenir de l'Artois, des parents d’élèves de cet établissement ont été reçus par l’Inspecteur d’académie : « Il nous a expliqué que l’enfant mort cette nuit était bien scolarisé ici, explique un parent d’élève. Une cellule psychologique va être mise en place."C'est inimaginable", explique une parent d'élève à France 3 Nord Pas-de-Calais interrogée devant l'école.
©France 3
Qui sont les deux personnes en garde à vue ?
Le beau-père et la mère de Yanis sont âgés de 30 et 22 ans. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Omer. Selon le Parquet, le beau-père, lors de son audition, semble n'avoir pas réalisé la gravité de son acte et la disproportion de la punition imposée à l'enfant. Il a mis en pratique cette punition en suivant l'enfant dans sa course, probablement à vélo. La mère, n'aurait pas été active pendant les faits mais n'aurait rien fait pour les empêcher.Les deux sont sans profession. Ils ne pas connus des services sociaux de la ville. "Nous sommes en train de vérifier ce qu'il en est du côté des services du département", a expliqué le maire d'Aire-sur-la-Lys Jean-Claude Dissaux. Le couple avait tout de même fait récemment avait fait des demandes financière. Le père de Yanis avait récemment obtenu un droit de visite. Le couple n'a pas d'autre enfant, d'après les gendarmes.
"Elle est arrivée voici 2-3 mois peut-être. Avec elle c'était +bonjour-au revoir+, on la connaît peu, elle fait semble-t-il des peintures d'enfants en noir et blanc. Son compagnon n'était pas très bavard non plus", raconte Jean, un voisin de la mère, Emilie I., dans la résidence moderne de type HLM, en briques, où elle vivait. "Elle est polie et discrète. L'enfant était généralement bien habillé", se souvient une autre voisine.
Quelles sont les zones d'ombre de l'enquête ?
Punition qui tourne mal ou maltraitance régulière ? "Ce qu'on sait de manière sûre, c'est qu'il y a bien une sanction, qu'elle consiste à se retrouver à l'extérieur du bâtiment à une heure tardive de la nuit dans un contexte météorologique qui était particulièrement défavorable avec un enfant qui était légèrement vêtu parce qu'il venait de sortir du lit", explique la gendarmerie.
©Caroline Arnold/Jean-Pascal Crinon
Dès le matin, le maire, citant les secours, avait indiqué que l'enfant aurait été "violemment frappé" par son beau-père. Au vu des résultats de l'autopsie, les faits reprochés aux mis en cause ont été requalifiés en "homicide volontaire sur mineur de quinze ans". Ils avaient été placés en garde des vue des chefs de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
"La question de violences habituelles est posée au vu des premières constatations", selon le parquet de Saint-Omer, qui s'est dessaisi ce mardi matin de l'enquête au profit du parquet de Boulogne-sur-mer au regard de la nature criminelle des faits.
Le couple y a été déféré ce mardi. Emilie I. et Julien L., 23 ans et 30 ans, devraient être mis en examen