Cinq jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, le 13 novembre, trois jeunes hommes avaient diffusé des prières en arabe dans un TER Avignon-Perpignan, et menacé de mort plusieurs passagers. L'un des prévenus est poursuivi pour "apologie d'un acte terroriste" et "tentative d'extorsion".
Trois jeunes hommes de 19 à 23 ans, accusés d'avoir effrayé les passagers d'un TER, en diffusant des chants en arabe et des menaces de mort à la mi-novembre, doivent comparaître, mercredi 9 décembre à 9 heures, devant le tribunal correctionnel de Perpignan.
L'un des prévenus, âgé de 21 ans, est poursuivi pour "apologie d'un acte de terrorisme" et "tentative d'extorsion", a indiqué son avocat, Me Christian Bayekola. Les deux autres, âgés de 19 et 23 ans, sont poursuivis seulement pour le chef de "tentative d'extorsion".
Evoquant une "bande de copains" originaire de Béziers, Me Bayekola a parlé d'une "plaisanterie" et dit souhaiter la relaxe du jeune homme.
Lors d'une première audience le 23 novembre, en comparution immédiate, la défense avait demandé le renvoi pour mieux préparer le dossier. Les trois prévenus avaient été maintenus en détention provisoire.Menaces de mort et de vol dans le TER
Dans la soirée du 18 novembre dernier, soit cinq jours après les attentats de Paris et de Saint-Denis, des jeunes étaient montés en gare de Béziers dans un TER se dirigeant vers Perpignan. Ils avaient utilisé le micro du contrôleur du TER pour diffuser, par les haut-parleurs du train, des prières et des chants en arabe, avait alors indiqué la gendarmerie.
Ils avaient ensuite menacé de mort la vingtaine de passagers, ainsi que du vol de leur téléphone portable. Aucun vol ni agression physique n'avait cependant été à déplorer, avait-on indiqué de même source.
Le contrôleur du train avait réussi à regrouper tous les passagers dans un seul wagon, les séparant des jeunes. Il avait également donné l'alerte, ont précisé les gendarmes.
À la gare de Salses-le-Château, dans les Pyrénées-Orientales, où le train s'était arrêté d'urgence, les jeunes sont parvenus à prendre la fuite. Deux jeunes filles qui les accompagnaient étaient restées sur place et ont été mises hors de cause.
Selon l'Ufap-Unsa Justice, le plus jeune des trois prévenus doit être jugé le même jour pour des faits séparés de violence envers un surveillant de la maison d'arrêt, où il était détenu.