Abattoir du Vigan : réouverture provisoire autorisée ce lundi pour l'agneau pascal

Fermé le 23 février dernier après la diffusion d'images choc, l'abattoir du Vigan est autorisé à rouvrir lundi 21 mars . Réouverture provisoire à la demande des éleveurs d'ovins avant les fêtes de Pâques.

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La direction de la protection des personnes du Gard  a donné son accord pour la réouverture lundi de l'abattoir du Vigan dans le Gard. Une mesure provisoire pour permettre aux éleveurs de moutons d'abattre l'agneau avant les fêtes de Pâques.
Cet  abattoir intercommunal, certifié bio, avait  été fermé le 23 février dernier, à titre conservatoire, après la diffusion d'une vidéo de l'association de défense des animaux L214, montrant les mauvais traitements infligés à des animaux. Animaux mal étourdis, moutons lancés violemment contre des barrières, coups répétés à la matraque électrique étaient visibles sur les images diffusées sur internet.

Plusieurs enquêtes administratives et judiciaires ont été ouvertes. 
Les 3 salariés mis en cause par la justice seront habilités à travailler ce lundi 21 mars.

Réouverture pour les ovins et caprins

Il s'agit d'une "réouverture partielle de l'abattoir pour les seuls ovins et caprins", a expliqué dans un communiqué Roland Canayer, président de la communauté de communes du pays viganais, qui gère l'établissement. Il met en avant "le travail mené avec
les services de l'Etat", "l'enquête administrative", "la procédure disciplinaire en cours vis-à-vis de l'ensemble des agents concernés" et "la proximité des fêtes de Pâques" pour justifier cette décision.

"Nous avons pris les mesures techniques et humaines nécessaires", affirme M. Canayer, citant notamment "une vérification du matériel en intégralité avec une anticipation de la norme 2017 pour le matériel d'anesthésie électrique" et "une réintégration partielle du personnel sur qui il ne pèse aucune faute grave", parallèlement à la procédure disciplinaire portant sur tout le personnel.


A moyen terme, le président de la communauté de communes assure que sont prévues "l'adaptation du piège pour les bovins à grandes cornes", "l'installation d'un système de surveillance anti-intrusion couplé à l'installation de caméras permettant de filmer l'activité quotidienne et une mission d'accompagnement par un bureau d'études spécialisé en éthologie".
Reportage D.Moine/D.Pardanaud

La vidéo choc

Animaux mal étourdis, moutons lancés violemment contre des barrières, coups répétés à la matraque électrique: l'association de défense des animaux L214 avait publié sur son site une vidéo montrant de nombreux abus dans les pratiques de l'abattoir
du Vigan.
Cette association avait révélé quatre mois auparavant, également avec une vidéo, des pratiques qui avaient aussi suscité l'indignation dans un autre abattoir municipal gardois, à Alès. Ce dernier avait également été fermé temporairement.

Enquête judiciaire

Sur le plan judiciaire, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet d'Alès après la plainte de L214 "dénonçant des faits de sévices graves, mauvais traitements sur animaux et violation de la réglementation relative à l'abattage".
La SPA s'est aussi constituée partie civile.
Dénonçant des "pratiques intolérables" et des "manquements graves", le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait diligenté une enquête de la Brigade nationale d'enquête vétérinaire et phytosanitaire.
L'établissement traite entre 300 et 350 tonnes de viande par an provenant d'animaux d'une petite centaine d'éleveurs issus essentiellement des Causses et des Cévennes qui travaillent en circuit court. Ces éleveurs se plaignaient de devoir ces dernières
semaines aller jusqu'à Alès ou en Lozère.
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