Invité jeudi 16 octobre 2014 à la table ronde sur "le rôle des réseaux sociaux dans la circulation et le partage de l'information" aux Assises internationales du journalisme, Scott Lamb, n°2 de Buzzfeed nous a accordé une interview dans laquelle il développe les évolutions du réseau social.
En voici les principaux points que vous pouvez retrouver en audio (en anglais) en dessous de chaque réponse.
Pourquoi cette visite à Metz à l'occasion des Assises du Journalisme ?
J'ai besoin de passer plus de temps en France pour mieux en cerner le paysage médiatique. Je cherchais des opportunités pour le faire et rencontrer des journalistes. Et les Assises m'ont paru une formidable occasion à la fois pour parler de Buzzfeed et rencontrer des gens qui ont une vraie réflexion sur l'avenir du journalisme en France.
Sur Buzzfeed, les internautes partagent-ils tous les mêmes choses ?
En réalité non. Après les Etats-Unis, nous avons lancé Buzzfeed en Europe en 2013 à partir de Londres où 23 personnes travaillent actuellement. Et ils ont une sensibilité très différentes de leurs collègues américains. C'est la même façon d'alimenter le site mais les contenus partagés sont différents. Et il en de même pour la France. Les infos sur les peoples ou les animaux mignons sont bien sur regardées mais peu partagées. Les Français par exemple préfèrent des informations sur Paris ou encore à caractère politique. Cela nous permet d'orienter progressivement les contenus que nous allons développer.
Pousserez-vous l'analyse plus loin encore à l'échelle géographique ?
Auparavant je vous aurais dit non, on s'en tient à l'analyse à l'échelle d'un pays. Mais en fait on s'est beaucoup intéressé à l'échelle des grandes villes. Buzzfeed a débuté à New-York. Les urbains consomment beaucoup de médias sociaux. Qu'ils partagent. Nous nous sommes penchés sur les grandes villes pour le développement de Buzzfeed. Dont Paris. Car si c'est une petite partie géographique de la France c'est une importante partie culturelle du pays. De même, nous avons commencé à pousser notre réflexion à l'échelle des Etats en Amérique. Au Colorado d'où je viens, ce qui est partagé sur Buzzfeed n'est pas identique à ce qui est partagé en Californie. Et cette analyse que nous débutons à peine aux USA, nous le ferons certainement un jour en France.
Qu'est ce que partagent le plus aujourd'hui les internautes ?
Quand nous avons lancé Buzzfeed, nous avons mis l'accent sur des sujets drôles ou mignons, porteurs d'émotions simples, bref, du divertissement. Puis nous nous sommes rendus compte que les gens sur Facebook ou Twitter partageaient également de l'information. Nous avons donc monté un pôle informations. Et aujourd'hui, on voit bien que l'information internationale, Ebola, l'Ukraine, la Syrie sont des sujets très lus et très partagés. Parce que le web vous connecte avec le monde entier et qu'il permet d'être un peu plus informé et de se sentir un peu plus concerné par ce qui se passe de l'autre côté du globe.
Et Buzzfeed en France, c'est pour quand ?
Nous avons lancé une édition en langue française en 2013. En forme de test. Que nous transformons désormais : nous sommes en train de mettre en place à Paris une équipe en cours de recrutement qui va progressivement proposer aux français les sujets qu'ils aiment et aiment partager.