"Il s'agit de la dignité de la femme" : pour le verdict des viols de Mazan, la presse internationale mobilisée

Depuis près de 4 mois, les Français suivent de très près le procès des viols de Mazan et les soutiens à la victime, Gisèle Pelicot, se multiplient. L'affaire a largement dépassé les frontières de l'hexagone ! Plus de 180 médias internationaux étaient présents ce jeudi 19 octobre au tribunal d'Avignon afin d'assister au verdict.

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L’affaire Pelicot, 51 accusés, près de 4 mois d’audiences publiques, et une question cruciale, celle du consentement. Le procès de Gisèle Pelicot, cette femme âgée de 71 ans, victime de viols pendant près de 10 ans de la part de son mari et d’une cinquantaine d’autres personnes, a débuté le 2 septembre 2024 à Avignon.  

Ce jeudi 19 décembre, il touche à sa fin. Pendant quatre mois, la presse française n’a pas manqué une miette du procès. Les médias internationaux également. Plus de 80 médias du monde entier étaient accrédités pour cette ultime journée. 

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Un procès MeToo inédit 

"En Suède, beaucoup de personnes ont entendu parler de cette histoire, beaucoup de personnes l’ont suivi de près et ils sont horrifiés par les faits racontés”, explique Ida Linde, journaliste pour la télévision suédoise. “On n'a jamais entendu parler d’un cas ou 50 hommes sont accusés de viol sur une femme sans qu’elle en soit au courant. C’est spectaculaire et terrifiant à bien des égards et ça a fait monter beaucoup de haine chez certains”, ajoute la reporter, en poste devant le tribunal d’Avignon.   

Depuis l’apparition du mouvement #MeToo en octobre 2017, Ida Linde n’a jamais vu une affaire d’agression sexuelle prendre une telle ampleur.

Dans son pays, un paragraphe autour du consentement a été ajouté à la loi un an après le début de MeToo. Il élargit ainsi la définition du viol en le qualifiant de "tout acte sexuel sans accord explicite", rendant la notion de consentement inhérente à la caractérisation du viol.

"L'ampleur des faits a choqué, surtout que c'est la première fois qu'il y a autant de preuves", renchérit Cornelia Primosche, journaliste pour la radio et la télévision publique autrichienne. La jeune journaliste a passé les dernières semaines à Avignon, à suivre le procès.

Gisèle Pelicot soutenue à l'internationale

“Beaucoup de gens au Royaume-Uni sont très choqués par les preuves qu’ils ont entendues et la bravoure avec laquelle elle a décidé de sortir de son anonymat, de dire à haute voix les détails,  l’évidence", ajoute Siobhan Robins, reporter pour Skynews au Royaume-Uni. Elle souligne le courage de Gisèle pour sortir de l’anonymat et livrer tous les détails de ses, toutes les évidences concernant ses agressions.  

En refusant le huis clos pour son procès, Gisèle Pelicot a libéré la parole des victimes d’agressions sexuelles. Et en quatre mois, la femme est devenue non seulement une héroïne nationale mais également internationale. En France et en Europe, de nombreuses manifestations ont été organisées, des fresques à son effigie sont même peintes sur les murs de grandes villes.  

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Jusqu'à Newton en Australie. Dans la banlieue sud de Sidney en Australie, l'association Older women's network, destinée aux femmes âgées, a tenu à envoyer en octobre dernier un colis à la victime, lui apportant tout leur soutien.  

“Ça a fait beaucoup parler sur le consentement des femmes"

Ferran Moreno travaille, lui, pour la télévision catalane TV3. Ce procès lui fait penser à celui de “la meute”, ayant condamné cinq hommes à 15 ans de prison en juin 2019 pour le viol collectif d’une jeune fille de 18 ans.  

“Ça a fait beaucoup parler sur le consentement des femmes en Espagne”, explique le reporter. Prenant appui sur cette affaire, la loi “Seul un oui est un oui” avait ensuite été votée le 25 août 2022, permettant aux femmes victimes de violences sexuelles de ne plus avoir à démontrer les faits de violence ou d’intimidation.  

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“Nous sommes très intéressés de voir si en France ce procès aura le même effet dans la société que pour nous en Espagne”, conclut Ferran Moreno. "Ce procès a montré qu'il s'agit de la dignité de la femme, de l'intégrité de son corps", ajoute Cornellia Primosche. Elle se souvient qu'en Autriche, quand elle était petite, la notion de viol était simplement liée à la pénétration. Ce procès illustre le contraire selon elle. 

En septembre 2022, dans la cour criminelle du Vaucluse du tribunal d’Avignon, seulement 5 médias internationaux étaient accrédités. Ce jeudi 19 décembre, ils sont plus de 80 à suivre le verdict.  

Pour rappel, le mari de la victime, Dominique Pelicot, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour viols aggravés. Les 50 autres accusés ont reçu des peines allant de 3 à 15 ans de prison.  

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