Des manifestations en Midi-Pyrénées pour dénoncer l'état d'urgence

Comme dans de nombreuses régions de France des manifestations étaient prévues samedi en Midi-Pyrénées pour dénoncer l'état d'urgence. A Toulouse, Montauban, Auch et Pamiers des associations et des syndicats appelaient les citoyens à se mobiliser aussi contre le projet de déchéance de nationalité. 

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A Montauban ce samedi matin une cinquantaine de personnes manifestaient contre l'état d'urgence et le projet de déchéance de nationalité. A Toulouse, le défilé a rassemblé plusieurs centaines de personnes.




Au total, plusieurs dizaines de manifestations étaient organisées par des syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature) et des associations (Attac, Droit au logement, Droits devant, MRAP) à Paris et en province.
Ces organisations demandent la levée immédiate de l'état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, et l'abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, "des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d'une hypothétique sécurité", selon un communiqué des collectifs.

C'est sur ce "désaccord politique majeur" que la garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné mercredi.
"L'état d'urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en oeuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l'exercice de la citoyenneté et le débat public", jugent les collectifs, pour qui "depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l'ordre, organisant une justice d'exception et restreignant nos libertés, au prétexte de lutter contre le terrorisme, s'empilent".

Les manifestations sont organisées alors que le gouvernement veut prolonger de trois mois supplémentaires l'état d'urgence, qui devait prendre fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des ministres.
Annoncé dès le soir des attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés, l'état d'urgence avait été prolongé à une écrasante majorité pour trois mois le 26 novembre par le Parlement. Sa nouvelle prolongation, jusqu'à fin mai, qui sera débattue et votée le 9 février
au Sénat, puis le 16 février à l'Assemblée nationale, est plus controversée, des partis de gauche et des associations de défense des droits de l'homme et des libertés publiques s'inquiétant d'un risque de pérennisation de ce régime d'exception.

Par ailleurs, le gouvernement prépare un projet de révision constitutionnelle, examiné en séance à partir du 5 février au Palais Bourbon. Il prévoit d'inscrire dans la Constitution l'état d'urgence, pour le sécuriser sur le plan juridique et l'encadrer selon l'exécutif, ainsi que l'extension de la déchéance de nationalité pour les personnes "condamnées" pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation", autre mesure vivement contestée.
L'extension de la déchéance de nationalité ne comprendra finalement "aucune référence" aux binationaux pour ne pas les "stigmatiser", a annoncé mercredi Manuel Valls, même si, en pratique, ils pourraient rester seuls exposés à cette mesure fracturant la gauche.
La révision de la Constitution exigera, pour être adoptée définitivement, un vote sur la même version dans les deux chambres et une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés au Congrès.

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