Une équipe du CHU de Rangueil a réalisé en juillet la première greffe de rein robotisée par voie vaginale sur deux soeurs, l'une donneuse, l'autre receveuse.
Le 9 juillet dernier, deux soeurs ont été opérées au CHU de Rangueil. L'une donneuse de rein, l'autre receveuse, ont subi une intervention entièrement robotisée par voie vaginale, une première mondiale, ont indiqué les hôpitaux de Toulouse.
Les docteurs Nicolas Doumerc et Federico Sallusto ont réalisé cette double opération par voie coelioscopique pour limiter le nombre d'incisions : lors de cette intervention, seules cinq petites incisions de 8 millimètres ont été réalisées sur chacune des patientes pour laisser passer les bras du robot. Quant au greffon prélevé sur l'une des soeurs, il a été enveloppé dans un sac plastique et enduit de gel pour glisser dans la paroi vaginale. Le choc opératoire est moindre, la durée d'hospitalisation et le temps de récupération réduit.
Le 13 mai dernier, une première transplantation rénale robot-assistée avec introduction du greffon par voie vaginale, a été réalisée au CHU de Toulouse. "C’était déjà une première mondiale", indique le CHU. "Le 9 juillet, une 2ème avancée chirurgicale majeure est réalisée par cette même équipe. Pour la 1ère fois au monde, une séquence unique a été accomplie avec assistance robotique : extraction rénale puis transplantation, réalisées par voie vaginale chez deux soeurs".
En France, le robot chirurgical a été utilisé pour la première en 2001 à l'hôpital Mondor à Créteil. A ce jour, dans le monde, une centaine de patients seulement dans le Monde ont bénéficié de ce type de transplantation à l’aide d’un robot chirurgical, avec donneur vivant ou non. La transplantation rénale par voie vaginale a été expérimentée en Inde en mars 2015 mais par coelioscopie traditionnelle. L'opération par voie vaginale et par assistance robotique réalisée à Toulouse est donc bien une première mondiale.
Les deux médecins envisagent maintenant après cette première de lancer un programme pour "banaliser" ce type d'opération. Cela pourrait notamment servir aux patients obèses pour qui une intervention traditionnelle est délicate voire impossible.
Vidéo : le reportage de Chloé Thibaud et Eric Coorevits