Au Grand Journal de Canal +, Michel-Edouard Leclerc a tenu à présenter ses excuses à la jeune Guinéenne (et son cousin) qui ont passé 20 heures en garde à vue.
L'affaire n'en finit pas de faire réagir. Et fait le tour de France depuis que les médias nationaux s'en emparent. Ce mercredi soir, Michel-Edouard Leclerc, PDG du groupe Leclerc était sur la plateau du Grand Journal. Il a été naturellement interrogé sur l'histoire d'Assiatou, étudiante guinéenne qui a dû passer 20 heures en garde à vue parce que la police a cru qu'elle avait présenté un faux billet de 500 euros à la caisse du magasin Leclerc de Douai.
Le PDG a immédiatement présenté ses excuses et a indiqué qu'il comprenait la révolte de l'étudiante : "Je trouve que ce qui lui est arrivé est incroyable et surtout inadmissible, a-t-il déclaré. C'est une dérive complète dont je ne comprends pas le mécanisme. Ce serait arrivé à l'un d'entre nous, on gueulerait un maximum. Je la comprends très bien. je comprends sa révolte et partage son émotion."
"Le personnel est traumatisé"
Michel-Edouard Leclerc est même allé plus loin en se disant prêt à rencontrer la victime et son cousin : " Pour ne rien vous cacher, je cherche à l'appeler depuis le lendemain. Elle est revenue faire ses courses au magasin de Douai. J'ai dit au directeur du magasin d'appeler l'association dont elle fait partie. On nous a dit qu'on allait avoir ses coordonnées. Quand elle est passée ce matin sur Europe 1, j'ai à nouveau essayé de prendre contact. L'association a refusé de me les donner. Je ne vais polémiquer. Mais je redis que je suis prêt à les rencontrer".Enfin Michel-Edouard Leclerc n'a pas manqué de rejeter une partie de la responsabilité à la police : "C'est pas Leclerc qui l'a mise en garde à vue. Le personnel est traumatisé de la réaction médiatique. Le personnel n'a pas failli. C'est du délire ces systèmes de sécurité. Je ne sais pas jusqu'où je dois porter la responsabilité de la police."
La police va-t-elle à son tout présenter des excuses ? Le témoignage d'Assiatou, s'il est entièrement vrai, est en tout cas accablant pour les fonctionnaires qui ont mené la garde à vue. L'un d'eux lui aurait dit : "'Ma fille dessine les mêmes billets que ça !'". Assiatou raconte également sur Europe 1 : "Un policier m'a dit qu'il y avait Ebola en Guinée. Il m’a ensuite dit : 'j’espère que tu n’es pas contaminée...'" "Au commissariat de Douai, on a trouvé un agent un peu gentil, compatissant, mais il se rangeait derrière la loi", affirme-t-elle également. Il nous a dit : 'Nous devons vous mettre en garde à vue en attendant d’avoir des preuves'. Les autres ont pris moins de pincettes. Ils nous ont dit immédiatement : 'enlève ta chaîne, ta montre, ton bracelet !'. J'ai été traitée comme une délinquante. J'ai demandé à manger, on m'a fait attendre. Cette garde à vue a duré de 14 heures à 11 heures le lendemain."
Selon nos informations, Assiatou a envisagé un temps de porter plainte. Mais cette étudiante qui se destine à devenir avocate hésiterait aujourd'hui à se lancer dans une procédure alors qu'elle vient d'arriver en France pour ses études.