Plusieurs dizaines de moniteurs d'auto-écoles manifestent lundi à Nantes pour protester contre l'arrivée de sociétés proposant selon eux des permis de conduire "au rabais" sur internet.
Ornés d'autocollants indiquant "Les écoles de conduite en colère", environ 200 véhicules surmontés de panneaux "Auto-école", venus du Grand Ouest, mais aussi du Nord/Pas-de-Calais, de Toulouse ou encore d'Avignon, ont quitté le stade de La Beaujoire en milieu de matinée pour une opération escargot sur le périphérique de Nantes, en direction du centre-ville, avec pour mot d'ordre "Ne laissons pas les spéculateurs vendre un permis au rabais".
"L'éducation routière, ceux qui en sont les garants, ce sont les écoles de conduite agréées par la préfecture (...), avec une équipe pédagogique et un local destiné à l'enseignement théorique et aux échanges", a déclaré Patrice Bessone, président de la branche nationale "Éducation routière" du CNPA (Conseil national des professions de l'automobile), qui a appelé à cette mobilisation. "Aujourd'hui, nous sommes très inquiets par rapport à des plateformes ou des start-up qui développent un modèle +bénévole+ pour l'enseignement de la sécurité routière", a-t-il expliqué, citant en exemple la start-up nantaise Ornikar, une auto-école en ligne qui veut "démocratiser l'accès au permis de conduire", en proposant des prix cassés.
"On ne fait pas d'économies sur la vie des gens (...). On ne vend pas des chaussures, ni des vêtements, c'est de la sécurité routière et le plus lourd tribut de la mortalité routière, ce sont les jeunes", a souligné M. Bessone. Les auto-écoles en ligne, "ce n'est pas de l'enseignement, c'est de la location de voitures avec un accompagnateur bénévole. On est en colère car ça fait deux poids deux mesures : on est obligés d'avoir un agrément, avec un local, avec des frais annexes, eux font de la sous-traitance en mettant en relation des loueurs de voitures auto-écoles dispensant un cours avec des gens qui vont être inscrits en candidats libres", a déploré Lorenzo Lefebvre, moniteur d'auto-école à Rouen.
Une délégation devait être reçue en milieu de journée en préfecture de Loire-Atlantique pour demander la prise d'un "arrêté d'interdiction" et la saisine de l'Urssaf et de la Dirrecte "pour travail au noir", a indiqué M. Bessone.