Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont et vice-président du FN chargé des "exécutifs locaux", a lancé une association de maires "ma commune sans migrants", expliquant dimanche vouloir "forcer les municipalités à se positionner", notamment à droite, sur ce sujet.
"Je veux forcer les municipalités à se positionner sur l'accueil des migrants. On entend beaucoup de personnes chez Les Républicains faire des déclarations plus ou moins floues sur le sujet", a déclaré Steeve Briois à Fréjus (Var), lieu des "Estivales de Marine Le Pen". Les maires membres de cette association devront s'engager à faire voter par leur conseil municipal une charte en huit points "attestant devant les Français, que tous les moyens légaux en la possession des maires, seront mis en oeuvre pour s'opposer à l'accueil des migrants."
L'eurodéputé, maire d'Hénin-Beaumont, entend faire présenter en conseil municipal cette charte par les élus FN (présents dans plus de 600 communes sur 36 000) et l'adresser à toutes les communes de France sous forme de lettre. Comme on lui demandait les suites de cette initiative, M. Briois a répondu qu'elle visait surtout à "lister les conseils municipaux qui voteront contre" cette charte. "Qu'ils prouvent qu'ils ne veulent pas de migrants. On va clarifier la position des élus Républicains", a-t-il dit. L'édile du Pas-de-Calais a expliqué que cette charte visait les "migrants" et non "les demandeurs d'asile", qu'il juge minoritaires au regard des "personnes indésirables". Ces dernières sont majoritaires selon lui pour les 12 000 places en France (hors Île-de-France et Corse) évoquées dans un document interne du ministère de l'Intérieur pour héberger les migrants venant du campement calaisien et du futur centre de pré-accueil de Paris.
Une idée "absurde, scandaleuse" selon France Terre d'Asile
Le directeur général de France Terre d'asile, Pierre Henry, a dénoncé samedi sur iTélé une idée "absurde, scandaleuse" et qui "fait beaucoup de mal car, petit à petit, la détestation de l'autre s'installe". Et de souligner que "l'inquiétude de certains s'inscrit dans un calendrier politique à l'approche de la présidentielle, où il s'agit de tendre les choses et de faire campagne sur le dos de l'étranger".Trois jours après les attentats de novembre 2015, Marine Le Pen avait demandé "l'arrêt immédiat de tout accueil de migrants" et de "leur dispersion" en France. L'un des vice-présidents du FN, Florian Philippot, avait demandé le renvoi de tous les "clandestins et demandeurs d'asile" présents sur le sol français. En septembre 2015, pendant la campagne des régionales, la présidente du FN avait exprimé sa crainte que l'arrivée de migrants ne ressemble "à l'invasion du IVe siècle", c'est-à-dire aux invasions barbares, avec "les mêmes conséquences" : à l'époque, la chute de l'Empire romain.