Témoignages bouleversants de victimes, compassion d’Abdelkader Merah, vol du scooter et 3ème homme étaient au programme. Synthèse de cette 2ème semaine aux assises de Paris.
La deuxième semaine du procès Merah, devant la Cour d’assises spéciales de Paris, a été marqué par des événements importants pour la suite des débats. Mais avec toujours un problème pour l’accusation : trouver des preuves de la culpabilité des deux accusés, jugés pour avoir apporté leur complicité au terroriste toulousain.
Des éléments matériels ont été évoqués, notamment le vol du scooter le 6 mars 2012. La semaine prochaine, ce sont les éléments idéologiques qui le seront.
● Des témoignages bouleversants de témoins ou victimes
La semaine a débuté avec les témoignages des témoins des fusillade des 11, 15, 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban. Des témoins qui ont décrit la froideur du tueur, la violence et la rapidité des actes. Moment de grande émotion, quand on évoque le témoignage de Bryan Bijaoui, blessé grièvement à l’école juive. Il n’a pas trouvé la force de venir témoigner. C’est sa psychologue qui parle à sa place et raconte notamment qu’il est “hanté” par l’image de “la petite fille”, Myriam Monsonégo, 8 ans, abattue d’une balle dans la tête par Mohamed Merah▶︎ ▶︎▶︎LIRE ICI NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● La “honte” et la compassion d’Abdelkader Merah
Avec ces témoignages nombreux et poignants, pour la première fois depuis son interpellation en mars 2012, Abdelkader Merah a fait un geste de compassion envers les victimes. Pourquoi pas avant ? Il dit qu’en prison, à l’isolement, il ne se rendait pas compte de la peine des parties civiles et qu’à l’audience, avec les témoignages, il est frappé par les actes de son frère, qu’il condamne à nouveau.
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● La question de la projection des images de la GoPro de Merah
Cette semaine, des parties civiles ont réclamé la projection des images de la caméra GoPro que portait Mohamed Merah lors des assassinats. Projection à huis-clos ou en audience publique ? La question sera tranchée lors d’un débat mercredi prochain 19 mars.▶︎ ▶︎▶︎LIRE ICI NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● Les trous de mémoire d’un témoin-clé
Mercredi, à la barre, un témoin clé a été frappé d’une étrange amnésie partielle. Ce partenaire de football d’Abdelkader Merah était le seul témoin à avoir vu les deux frères, Mohamed et Abdelkader, discuter ensemble lors d’un match de foot en début d’après-midi le dimanche 11 mars 2012 au stade des Izards, quelques heures avant la mort du militaire Imad Ibn Ziaten. Mais à l’audience, il ne se souvient plus d’avoir vu Mohamed Merah. Bousculé par l’accusation, le président et les parties civiles, le témoin ne retrouve pas la mémoire. L'avocat de la défense, Maître Eric Dupont-Moretti, se frotte les mains.▶︎ ▶︎▶︎LIRE ICI NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● La chronologie du vol du scooter
Il a ensuite fallu deux jours à la Cour pour examiner la journée du 6 mars 2012 au cours de laquelle le scooter qui a ensuite servi à Mohamed Merah a été volé. Abdelkader Merah a toujours admis avoir été présent lors de ce vol attribué à l’opportunisme de son frère et ne pas y avoir participé, ce qui serait un élément de complicité.Cette journée est décortiquée par la Cour mais il y a des incohérences, des contradictions, notamment concernant le 3ème homme présent. Abdelkader Merah désigne Wallid Larbi Bey, décédé en 2014 lors d’une fusillade.
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● Suspecté un temps d’avoir été le 3ème homme, Meskine témoigne
Celui qui avait été un temps suspecté d’être ce fameux troisième homme, Mounir Meskine a été entendu vendredi matin. Il a été mis en examen en 2013, a fait 5 mois de détention provisoire, avant d’être blanchi par la justice et avoir bénéficié d’un non-lieu. Le 6 mars il était bien avec les frères Merah en début d’après-midi mais il les avaient quitté au moment du vol du scooter vers 16h45.▶︎ ▶︎▶︎LIRE ICI NOTRE ARTICLE A CE SUJET
● “Je ne suis pas Mohamed Merah”
Vendredi, longuement interrogé sur son rôle dans cette journée du 6 mars et dans le vol du scooter, Abdelkader Merah a fait face aux questions des parties civiles et de l’accusation.Au bout de plusieurs heures d'interrogatoire, il a lâché :
Comme depuis le début du procès, le fantôme de Mohamed Merah plane sur la Cour d’assises.Je ne suis pas Mohamed Merah, je suis Abdelkader Merah. J’ai l’impression avec cet acharnement que l’on veut que je sois mon petit frère”.