A la demande de certaines parties civiles, les images des tueries perpétrées par Mohamed Merah et filmées par lui-même avec une caméra fixée sur la poitrine pourraient être diffusées à l’audience. La Cour d’assises débattra le 19 octobre de leur diffusion restreinte ou publique.
Les images insoutenables des meurtres commis par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban les 11, 15 et 19 mars 2012 seront-elles diffusées en audience publique ou sous le régime du huis-clos ?
Comme nous l’avions évoqué ici-même avant le début du procès, ces images, filmées par le tueur à l’aide d’une caméra GoPro fixée par un harnais sur la poitrine, sont versées au dossier comme pièces à conviction et pourraient donc être diffusées pendant le procès.
C’est Maître Olivier Morice, avocat de la famille de Mohamed Legouad, militaire tué à Montauban, qui en a fait la demande le premier mardi 10 octobre, rejoint par d’autres avocats des parties civiles. “Il faut cesser de nous faire une représentation de ce qui s’est passé, de décrire ces évènements, a expliqué l’avocat, et que la Cour voit les faits une bonne fois pour toutes”.
Le président Zientara de la Cour d’assises spéciale a enregistré la demande et fixé au 19 octobre prochain un débat sur la manière dont ces images seront exploitées. Leur visionnage peut se faire de trois façons :
- une diffusion dans la salle d’audience sans restriction avec la présence du public et de la presse
- une diffusion restreinte au huis-clos en présence uniquement des parties civiles et de la défense
- une mise à disposition des images dans la salle de délibération de la cour au seul usage des assesseurs magistrats professionnels qui composent la Cour.
Concernant les albums des photographies de l’identification judiciaire, évoquées lors de la première semaine du procès, le président de la Cour avait choisi cette troisième option restreinte.
Avant le procès, Maître Simon Cohen, avocat notamment des victimes de l’école juive, nous avait indiqué qu’il n’était “ni favorable, ni défavorable” à la projection de ces images qui selon lui “montrent des événements que les parties civiles ont vécus”.