Le procès de complices, dont le frère de Mohamed Merah, qui se tient à Paris du 2 octobre au 3 novembre pourrait être marqué par un événement : la projection dans la salle d'audience des vidéos des crimes du terroriste. Explications.
Alors que le procès des complicités supposées dont aurait bénéficié Mohamed Merah pour ses crimes à Toulouse et Montauban en 2012 s'ouvre le lundi 3 octobre devant la Cour d'assises spéciales de Paris, la question de la projection à l'audience des vidéos des meurtre se pose.
Ces images sont de deux types :
- celles enregistrées par Merah lui-même avec la caméra GoPro qu'il portait sur le torse lors de ces crimes.
- celles enregistrées par les caméras de surveillance notamment celles de l'agence bancaire devant laquelle les militaires ont été abattus à Montauban et celle de l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse.
Des vidéos insoutenables
Ces images, des témoins, des personnalités (notamment des élus), des magistrats, des enquêteurs, des avocats et même quelques journalistes les ont déjà vues. Elles sont toujours décrites comme "insoutenables". Pourtant, pour Maître Simon Cohen, avocat des familles de victimes de l'école juive toulousaine, elles représentent une pièce au dossier, mais pas forcément plus : "Ces images montrent des événements que les parties civiles ont vécus. Si elles doivent être diffusées au procès, elles le seront. Je n'y suis pour pas part ni favorable, ni défavorable". La décision appartient au président de la Cour d'assises
Pour Maître Cohen, c'est le déroulement du procès qui décidera de l'intérêt d'une telle demande. Une demande qui peut d'ailleurs émaner des parties civiles mais aussi de la défense ou même de l'avocat général. Selon l'avancée des débats, une ou plusieurs parties peut faire cette demande à la Cour.C'est de toute façon le président de la Cour d'assises (ou la Cour elle-même en cas de litige entre les parties) qui décidera de la projection de ces images à l'audience. On ne saura que le jour de l'ouverture du procès, si le président a lui-même prévu de les diffuser sans attendre les demandes des parties en présence.
La possibilité du huis-clos
Si ces images sont diffusées au procès, il est fort probable que cela s'effectue à huis-clos. Un huis-clos qui concernerait le public (sans doute peu nombreux en raison de la taille de la salle d'audience au Palais de Justice de Paris) et la presse (de très nombreux journalistes français et internationaux sont attendus pour ce procès) mais pas les parties civiles. Ce serait alors un fort moment d'émotion pour les familles et les proches des victimes.
Deux accusés dans le box
En matière de terrorisme, les accusés sont jugés par une Cour d'assises spéciales, installées à Paris. Elle n'est composée que de magistrats profesionnels. Il n'y a donc pas de jurés tirés au sort.Deux accusés seront jugés du 2 octobre au 3 novembre (un procès à suivre sur le site internet de France 3 Occitanie et dans les éditions d'informations de France 3 Midi-Pyrénées) :
- Abdelkhader Merah, frère aîné de Mohamed Merah. Il est accusé d'avoir aidé son frère, notamment lors du vol du scooter qui a servi à ses crimes, mais également d'avoir été une sorte de mentor de son cadet.
- Fettah Malki, poursuivi pour avoir fourni un pistolet mitrailleur Uzi et un gilet pare-balles au tueur au scooter.