La grenade: un fruit magique sorti de l'oubli par le marché bio

Le "bio" a le vent en poupe ! Son chiffre d'affaire a doublé en 6 ans, en France. C'est ce qui a donné une idée de reconversion à un ancien cadre parisien : il a misé sur la grenade, en plantant une des plus grandes grenadières bio de l'hexagone, dans le Gard.

La grenade est un fruit oublié : dans le sud de la France, la culture de ce fruit a été abandonnée il y a un siècle. La grenade était jugée trop compliquée à manger. C'est le marché du bio qui l'a réhabilitée depuis quelques années.

Jean-claude Peretto a senti le vent dès 2007. Quelques années avant de prendre sa retraite, cet ancien cadre parisien qui travaillait dans la grande distribution a fait une étude de marché. A l'époque, on consommait 3500 tonnes de grenade par an, en France. Tout était importé d'Espagne ou de Turquie. Il y avait donc un créneau à prendre.

Jean-claude  Perreto a donc investit, a acheté des terres à Meynes, dans le Gard, où il a planté 4000 arbres. Il exploite plusieurs variétés de grenade, en bio. 

Une demande croissante pour ce fruit santé

Ce nouvel agriculteur livre lui même une partie de ses jus et de ses fruits, uniquement à des magasins bio. Pour le moment, il ne parvient pas à en vivre mais dès qu'il pourra doubler sa production, son verger devrait devenir rentable. 

Car la clientèle est là. La grenade est à la mode, sa consommation a triplé en France en dix ans. Des grandes tables parisiennes ont même tenté de lui acheter ses fruits. Peine perdue, Jean-claude Perreto vend tout localement et peine à répondre à la demande. 

Le marché du bio est en expansion permanente : l'an dernier, ses ventes ont progressé de plus de 20%. La principale motivation des consommateurs est de loin de prendre soin de leur santé et celle de leurs enfants.

Consommé tous les jours, le jus de grenade serait une arme préventive contre le cancer de la prostate, du colon et du sein. Ce super fruit méditerranéen, dont la récolte s'effectue d'octobre à fin novembre, a donc de beaux jours devant lui.
Le Bio a le vent en poupe ! Ses ventes ont encore augmenté de plus de 20 % l'an dernier. C'est ce qui a donné une idée de reconversion à un ancien cadre parisien : il a misé sur la grenade bio et locale il y a 10 ans et peine désormais à répondre à la demande de ses clients. ©F3LR

Une version longue du reportage sur la grenade bio diffusée dans  le magazine économique In Situ sur France 3 mercredi 5 avril 2017 à 23h20


La grenade, fruit sacré
La grenade fait partie des plus anciens fruits connus : le grenadier a été l'un des premiers arbres à être cultivé par l'homme, en Perse.

La grenade (Punica granatum :"granatum" en latin, en raison de l'abondance de grains dans ses fruits, devenus symbole de fécondité) aurait été importée en Égypte à la fin du Moyen Empire.  Dès la XVIIIe dynastie, la grenade est couramment représentée dans les peintures égyptiennes, notamment en tant qu'offrande funéraire.

Ce rôle est confirmé par la découverte de grenades fossilisées dans certains tombeaux. Elle était cultivée dans les vergers où l'on cultivait également la figue et le raisin. On retrouve des grenades représentées sur les parois du tombeau d'Amenemhêt, officier durant le règne de Thoutmôsis III ou celui de Néferhotep. 

Dans la religion, que ce soit chez les chrétiens, les juifs ou les musulmans, la grenade est souvent considérée comme sacrée.
Chez les Assyriens de Mésopotamie, Ishtar, la déesse de l'Amour, est représentée avec à la main une grenade, sorte d'incarnation du désir.
Elle est aussi un symbole de fécondité et d'unité : la Vierge et l'Enfant Jésus la portent ensemble. On compte de nombreuses Madones dites "à la grenade".

Elle est récoltée depuis des millénaires autour du bassin méditerranéen. On en connait 1 200 variètés aujourd'hui.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité