L'archevêque d'Auch, Maurice Gardès, le cardinal Philippe Barbarin et cinq autres personnes sont cités à comparaître en septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon par des victimes d'agressions sexuelles au sein de l'Eglise.
Ces victimes leur reprochent de ne pas avoir dénoncé ces faits à la justice, ont annoncé mardi leurs avocats.
Première audience le 19 septembre
Cette procédure de citation directe intervient après le classement sans suite il y a dix mois d'une enquête préliminaire diligentée sur ce dossier par le parquet de Lyon.
La citation a été délivrée ce mardi matin par huissier, comme le veut la procédure. Une première audience dite "de consignation" a été fixée au 19 septembre devant le tribunal correctionnel de Lyon, ont indiqué ces avocats lors d'une conférence de presse à Villeurbanne.
Du fait de dix victimes
Cette citation émane de dix victimes constituées partie civile: cinq victimes d'agressions non prescrites du père Bernard Preynat (faits pour lesquels le religieux a été mise en examen) et cinq autres pour lesquels les faits sont prescrits.
Les sept personnalitées de l'Eglise citées
Aux côté du cardinal de Lyon sont aussi visés par la procédure le directeur de cabinet de Mgr Barbarin Pierre Durieux (actuellement sur le départ), Régine Maire, qui était chargée de la cellule d'aide aux victimes de prêtres dans le diocèse, le vicaire épiscopal du Roannais Xavier Grillon (supérieur hiérarchique direct du père Preynat), l'archevêque d'Auch Maurice Gardès, l'évêque de Nevers Thierry Brac de la Perrière et Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican.
Le scandale d'une institution
Pour une des avocates des plaignants, Me Nadia Debbache, le scandale "n'est pasl'affaire d'un seul homme mais d'une institution".
François Devaux, un des fondateurs de l'association La Parole libérée qui a révélé toute l'affaire, a souligné que, "faire ce recours, c'est pour (eux) un acte citoyen et responsable"."Tout le monde à son échelon a participé, y compris au sein même du Vatican".
"Il n'y a aucun acharnement mais il y a de réelles questions judiciaires qui se posent" par rapport au classement sans suite de l'affaire par le parquet l'été dernier, a-t-il fait valoir.
Les victimes et leurs avocats souhaitent porter à l'audience le débat sur la prescription des faits de non-dénonciations d'agressions sexuelles sur mineur. Ce délai, qui est actuellement de trois ans, est un des motifs mis en avant par le parquet pour classer l'affaire.