Le feuilleton de la LGV à Toulouse continue. Voici cette fois, la réponse du patron de la SNCF. Interpellé par le maire LR de Toulouse, Guillaume Pépy lui répond que "pour le moment", "il n'y a pas (en France) de projet de ligne à grande vitesse (LGV) qui soit en chantier".
Le président de la SNCF Guillaume Pepy a répondu au maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc que "pour le moment", "il n'y a pas (en France) de projet de ligne à grande vitesse (LGV) qui soit en chantier", notamment une extension Bordeaux-Toulouse.
"En ce qui concerne la ligne Paris-Toulouse et le projet consistant à prolonger la ligne Paris-Bordeaux au-delà de sa limite actuelle, notamment
vers Toulouse, l'instruction de cette ligne par l'Etat est toujours en cours", a souligné M. Pepy dans un courrier en date du 20 mars 2017.
"Les recours administratifs et juridiques faisant suite aux enquêtes publiques préalables à la décision d'utilité publique ne sont pas purgés. La mission de financement mise en place par le ministre des Transports devrait remettre son rapport à l'été 2017", selon le président de la SNCF.
"Il appartiendra donc à l'Etat et aux élus de prendre les décisions, probablement courant 2018, relatives aux étapes suivantes du projet", a souligné M. Pepy. Une polémique avait débuté le 10 mars sur l'extension Bordeaux-Toulouse.
Sur France Inter, M. Pepy avait dit "penser" que le TGV Paris-Bordeaux, récemment inauguré, était "le dernier pour le moment".
Le maire LR de Toulouse, quatrième ville de France, lui avait alors demandé le 15 mars la confirmation des "engagements" de la société en faveur du TGV Paris-Toulouse. "Je ne peux qu'exprimer mon étonnement, pour ne pas dire mon mécontentement", avait écrit M. Moudenc dans
un courrier adressé à M. Pepy.
Dans sa réponse du 20 mars, le président de la SNCF conclut en disant ne pas avoir "l'habitude de prendre parti et de (s)'exprimer sur des choix qui ne sont pas de (son) ressort".
Le maire de Toulouse et président de la Métropole toulousaine a indiqué que M. Pepy "reconnaît qu'il n'est pas décisionnaire". "J'en déduis qu'il aurait dû se taire. Car il s'est exprimé avec une tonalité négative que je ne peux que déplorer", a ajouté M. Moudenc.
Selon lui, M. Pepy "aurait dû ne rien dire ou dire que la SNCF serait au rendez-vous de l'exploitation si l'Etat confirme le projet".
La mairie a lancé le 23 mars une pétition pour soutenir la réalisation de la LGV entre Bordeaux et Toulouse. Elle a recueilli à ce jour 5.000 signatures selon M. Moudenc qui veut "interpeller avant le 1er tour de la présidentielle tous les candidats pour leur demander de se positionner par écrit".
La présidente PS de la région Occitanie Carole Delga avait elle aussi souligné sa "détermination totale" pour "concrétiser au plus vite" cette ligne.
Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), censé notamment relier en 2024 Paris à Toulouse, via Bordeaux, a été déclaré "d'utilité publique et urgent" en juin. Il doit mettre Toulouse à un peu plus de 3 heures de la capitale, contre au moins 5h20 aujourd'hui.
Le TGV Paris-Bordeaux, qui ouvrira en juillet, permettra déjà d'économiser une heure sur le trajet avec Toulouse, soit 4h20 environ. Le coût de l'ensemble du GPSO, y compris la LGV Bordeaux-Dax (2027), est estimé à 8,3 milliards d'euros.