Le Conseil d'État a confirmé mercredi la dissolution, décidée par le gouvernement en juillet 2013 après la mort d'un militant antifasciste à Paris lors d'une rixe, de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), deux groupuscules d'extrême droite.
"Le Conseil d'État a jugé légales les dispositions du décret du 12 juillet 2013 portant dissolution des deux groupements de fait "Jeunesses nationalistes révolutionnaires" et "Troisième voie".
Ces dissolutions, ordonnées après l'émotion suscitée par la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric, le 5 juin 2013, avaient été prises sur décret au motif que Troisième voie et les JNR constituaient des "milices privées" et "provoquaient à la haine, à la discrimination et à la violence", rappelle le
Conseil d'État.
Le Conseil d'État a donc validé le décret car les JNR et Troisième Voie "avaient, ensemble, le caractère d'une milice privée". "Contrairement à ce qu'affirme le décret, il ne ressort pas que (...) ces deux groupements auraient ensemble ou séparément, provoqué à la haine, à la discrimination ou à la violence", relève toutefois le Conseil d'Etat.
L'institution a en revanche annulé la dissolution d'une autre association, Envie de Rêver, qui "n'avait pas pour seule activité de permettre les activités illicites (des JNR et de Troisième Voie), contrairement à ce qu'affirmait le décret pour justifier sa dissolution", selon le Conseil d'État.
Fondé en 2010 par Serge Ayoub, alias Batskin, l'ancien chef des skinheads d'extrême droite parisiens, Troisième voie réunissait quelques centaines de sympathisants en France. Les JNR étaient leur service d'ordre.
Manuel Valls, à l'époque ministre de l'Intérieur, avait aussi annoncé le 24 juillet 2013 la dissolution de deux autres groupuscules antisémites et pétainistes, l'Oeuvre française et les Jeunesses nationalistes. Le recours de l'Oeuvre française est "en cours d'examen" et la décision sera rendue "vraisemblablement au cours du dernier trimestre 2014", a indiqué le Conseil d'État.