Consternation et incompréhension à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) où depuis 15 jours, un violeur, récidiviste, libéré sous bracelet, 6 mois après le début de sa peine de 5 ans d'emprisonnement, s'est ré-installé chez lui, à 150 mètres du domicile de sa dernière victime.
C'est Europe 1 qui a révélé cette histoire qui semble incroyable et qui pourtant est bien réelle et découle d'une décision de justice.
Il y a quelques semaines, une mère de famille de 36 ans de Croissy-Beaubourg, en Seine-et-Marne, violée en juillet 2010 par un ami de la famille, a appris par courrier que cet homme avait été remis en liberté, muni d'un bracelet électronique et qu'il avait été autorisé à revenir s'installer à son domicile, également à Croissy-Beaubourd et à quelques centaines de mètres de chez elle.
Son violeur, un homme de 61 ans, avait été condamné pour ce viol en 2014 à cinq années de réclusion dont deux fermes, par la cour d'assises de Melun. Mais avec le principe des remises de peine, l'homme a obtenu il y a quelques semaines, après 6 mois d'emprisonnement, un ré-aménagement de peine. Equipé d'un bracelet électronique, il est donc libéré. Il lui est interdit d'entrer en contact avec sa victime et de faire ses courses en bas de chez lui au centre de cette petite ville de Seine-et-Marne où elle habite également.
Un récidiviste
Mais depuis le retour de l'homme chez lui, sa victime est terrifiée et vit dans l'angoisse. Elle passe tous les jours près de chez lui, et dans les faits, dans une aussi petite ville, il est à peu près impossible qu'ils ne finissent pas par se croiser. Et cette mère de famille ne comprend pas une telle décision de la part de la justice. A Croissy-Beaubourg, bien des habitants ne comprennent pas non plus.
Dans les motivations de sa décision, le juge d'application d'application des peines, "regrette que violeur et victime" résident dans la même commune. Mais il autorise tout de même le retour de l'homme à son domicile en s'appuyant sur le fait que durant les quatre ans qui se sont écoulés entre le viol et le procès, l'homme n'a jamais rien tenté et n'a pas justifié alors la mise en place d'une interdiction d'entrer en contact avec sa victime.
Une décision d'autant plus incompréhensible que l'homme est un récidiviste. En 1981, il avait déjà violé, sous la menace d'une arme, plusieurs élèves infirmières de l'hôpital Trousseau. Pour ces viols, la cour d'assises de Paris l'avait condamné en 1983 à 12 années de réclusion.
>> Un reportage de Farid Benbekai avec Philippe Aliès