Une centaine de migrants ont investi jeudi les locaux de l'association féministe Ni putes, ni soumises (NPNS) situé dans l'est de Paris.
Après avoir passé la nuit dans les locaux de l'association féministe Ni putes, ni soumises, la centaine de migrants devrait quitter les lieux dans l'après midi.
Les migrants, en majorité des Afghans et des érythréens, un peu déconcertés, restent devant les locaux de la Maison de la mixité, rue des Rigoles, qui héberge association féministe Ni putes, ni soumises, dans le XXe arrondissement.
Hier, la présidente de NPNS ne comprenait pas l'intrusion des migrants dans ses locaux et disait mise devant le fait accompli. "Je suis prise en otage par rapport à la solidarité et aux valeurs que défendent NPNS. Pour moi appeler la police n'est pas possible et qu'ils restent ici ce soir non plus. Alors qu'est-ce que je fais ?", a expliqué la présidente de NPNS, Linda Fali, à l'issue d'une réunion entre des responsables de l'association et les migrants.
Elle dénoncait la présence avec les migrants d'un collectif de soutien qui leur demande de rester sur place.
"Nous faisons de l'accueil pour les femmes victimes de violences et là nous avons 150 hommes qui débarquent. Ils se sont trompés de lieu. Il faut que la mairie de Paris leur ouvre un gymnase", a jugé Mme Fali.
Les migrants sont arrivés vers 11H00, jeudi matin dans le calme. Ce sont des riverains qui leur auraient dit de venir ici, qu'ils seraient nourris.
Mercredi, un campement de 240 migrants, essentiellement érythréens et soudanais, a été évacué dans le calme rue Pajol dans le nord de Paris.
Pour sa part, la mairie de Paris a souligné que "les migrants évacués mercredi de la halle Pajol sont bien tous hébergés et accompagnés, ils ne s'agit donc pas des mêmes migrants".
Lyes Louffok, ancien membre de NPNS, a expliqué à l'AFP avoir "proposé hier soir (mercredi) en assemblée générale aux migrants qui ont refusé les propositions de relogement des autorités de venir ici. "Ce que nous voulons, c'est que la mairie de Paris fournisse un lieu permettant d'accueillir tous les migrants de manière pérenne, au lieu de les disperser à travers l'Ile-de-France", a-t-il poursuivi.
Les autorités ont accusé à plusieurs reprises des groupes proches de l'extrême gauche d'instrumentaliser les migrants.
Depuis début juin, les évacuations de campements de migrants se multiplient dans le nord de Paris, avec des propositions de relogement pour les clandestins, le temps d'examiner leur demande d'asile. Mais de nouveaux arrivants se réinstallent souvent dans la foulée dans les sites évacués.
Beaucoup de migrants, arrivés par bateau en Italie depuis la Libye, souhaitent rejoindre le Royaume-uni, et Paris constitue une étape vers la région de Calais, où plus de 3.000 migrants, essentiellement érythréens, éthiopiens, soudanais et afghans, vivent dans des bidonvilles
Un chiffre record de 137.000 migrants ont traversé la Méditerranée au premier semestre 2015.