Cette semaine, la plupart des vignobles en France ont subi des dégâts importants à cause du gel. C'est le cas notamment d'un territoire, habituellement épargné par les coups de froid : l'appelation Savennières, près d'Angers. Les pertes avoisinent les 100%.
Sur les 4 hectares de vignes que Thibaud Boudignon cultive à Savennières, pas un pied n'a été épargné par le gel. Les températures négatives de ces dernières nuits ont entièrement dévasté le millésime précoce qui commençait à s'épanouir.Ce jeune viticulteur bio n'a pu que constater les dégâts. Il doit repartir de zéro.
"La complexité c'est qu'on les voit mourir devant nous", explique le vigneron, "moi j'étais là à 6h30, j'ai vu qu'on était pris par le gel. J'étais avec un copain au téléphone vers 7 heures qui essayait de brasser de l'air avec un pulvérisateur mais ça n'a rien fait non plus. Dès 7h30, j'ai compris que c'était fini"
Un sentiment de désolation également partagé par les domaines voisins.
La quasi-totalité des 240 hectares de l'appelation est touchée. Savennières n'a jamais connu de telles conditions climatiques même en 1991, année catastrophique devenue la référence. Sur ces coteaux, tout le monde se croyait à l'abri.
Inévitablement, le coup de froid aura des répercussions sur les commandes, en France comme à l'export.
"Des réserves, il n'y en a pas" explique Tessa Laroche, présidente de l'appellation Savennières-Roche-aux-Moines,"là on commercialise les 2015, c'est une très belle annnée avec du volume et une superbe qualité, donc ça va aller. 2016 on avait déjà un peu gelé mais pas beaucoup, donc ça se sera l'année prochaine. 2017 il n'y aura pas du tout de volume, donc de fin 2018 à 2019 plus de revenus".
A Savennières, on se prépare donc à une année sans récolte. Tout en espérant l'apparition de nouveaux bourgeons dans les prochains jours, afin de relancer la vigne, pour les productions à venir.