Cour d'assises : procès d'un meurtre en prison. 3 détenus devant les juges

Intimidations, racket, caïd... les trois accusés, qui comparaissent depuis mercredi devant les assises des Bouches-du-Rhône pour le meurtre d'un codétenu à la prison de Tarascon ont levé le voile sur la violence de l'univers cacéral. Verdict vendredi après-midi.

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Récit de violences derrière les murs

"J'ai connu des guet-apens, dans les douches, à la promenade, j'ai vu des gars se faire découper, du sang...", a rapporté El Kaled Ibad Ally, 23 ans, qui a reconnu avoir porté le coup de couteau mortel à Mehdi Ziani en octobre 2012.
Le jeune homme s'agite, vitupère et tente maladroitement de rendre compte de son expérience. "C'est le conditionnement de la prison... je ressentais de la haine, j'étais énervé", lance-t-il, au deuxième jour de son procès devant les assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence. Il affirme qu'il souhaite "assumer" son geste mais martèle également qu'il ne voulait pas tuer Mehdi, un jeune boxeur de  21 ans, dont il ne supportait plus les brimades.

Le 19 octobre 2012, entre deux portes, des coups de couteau

Le 19 octobre 2012, El Kaled Ibad Ally a donné un coup de couteau en plein coeur à Mehdi Ziani, qui venait de se retourner brusquement après avoir été poignardé une première fois dans les fesses par Oualid Sabeur. Une agression furtive dans un sas de la prison, devant les caméras de vidéosurveillance, alors que les détenus sortaient en promenade.
Le troisième accusé, Frédéric Schott, 28 ans comparaît aux côtés des deux autres pour leur avoir fourni les couteaux, jetés dans la cours de la prison depuis l'extérieur, puis avoir caché les armes une fois la vengeance accomplie.
Pour justifier son geste, Ibad Ally, prétend que "la meilleure défense c'est l'attaque" et confesse avoir ressenti après l'agression "comme un soulagement, une victoire".

" La violence en prison c'est eux " dit la mère du jeune homme poignardé

Des paroles insupportables pour les proches de Mehdi Ziani. "La violence en prison c'est eux", a ainsi lancé Lila, la mère de la victime refusant que les auteurs du meurtre de son fils rejettent la responsabilité sur le système.
"C'est mon dernier rôle de maman", a dit cette femme de 45 ans souhaitant évoquer "la mémoire de (son) fils". Elle a raconté sa honte "de la prison", "des parloirs" le dimanche mais aussi son soulagement de savoir Mehdi à l'abri, elle qui ne dormait plus lorsqu'il était de sortie pour des virées nocturnes.
Lila Ziani explique que Mehdi avait toujours été "taquin", mais refuse que l'on fasse de lui le portrait d'un racketteur violent. 
Verdict vendredi après-midi.
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