Des incidents ont éclaté en marge du meeting de Marion Maréchal Le Pen jeudi à Guillestre dans les Hautes-Alpes. Des mouvements de gauche et Europe-Ecologie les Verts avaient appelé à manifester contre la venue de la candidate FN aux régionales.
Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste du Front national pour les élections régionales en PACA mène sa campagne. Elle a tenu une réunion publique qui a rassemblé une soixantaine de personnes jeudi soir à 19 h à Guillestre, à laquelle participait Amaury Navarranne, tête de liste dans les Hautes-Alpes. Une centaine de manifestants se sont donné rendes-vous au même moment à quelques pas de là, à l'appel de plusieurs mouvements de gauche, dont EELV. Des incidents ont éclaté vers 21 heures, quand Marion Maréchal Le Pen est sortie du meeting sous les huées accompagnées de jets de liquide, s'en sont suivies quelques échauffourées entre les manifestants et le service d'ordre du FN.
Le reportage de Mékioussa Boudjema et Fabien Manigou :
Vendredi matin, Amaury Navarranne a annoncé le dépôt de deux plaintes, l'une contre X pour menace de mort et dégradations de biens privés, l'autre contre le maire écologiste de Guillestre "pour manquement grave aux responsabilités d'ordre public de sécurité
et de salubrité".Le parquet a confirmé qu'une plainte avait été déposée auprès de la gendarmerie.
"Dans le cadre d'un concert organisé le soir du meeting contre la venue de Marion Maréchal-Le Pen, le maire a fait installer des barrières interdisant le stationnement à 5 mètres de la porte d'entrée de la réunion publique. Les contre-manifestants ont ainsi facilement menacé et insulté bon nombre de participants à notre réunion", a encore insisté Amaury Navarranne. "La consommation d'alcool au sein de cette contre-manifestation a donné lieu à la sortie à une échauffourée beaucoup plus grave", a déclaré la tête de liste. Une version que conteste le maire écologiste de Guillestre, Bernard Leterrier, : "Marion Maréchal-le Pen a fait une sortie inopinée au milieu des manifestants ce qui a provoqué une bousculade mais pas de violence. Toute les règles de sécurité ont été respectées par la mairie." Selon le FN, des membres du service d'ordre du parti ont en outre été "physiquement agressés à l'aide de bâton, de jets de projectiles diverses, de liquide et de peintures au goudron. Des véhicules ont été dégradés". "Des violences auraient été commises par des manifestants à l'encontre d'au moins un membre du service d'ordre de Mme Le Pen. En l'état, aucune plainte n'a été déposée concernant ces violences. Le cas échéant, une enquête devra déterminer leur gravité et en identifier les auteurs", a déclaré de son côté à Raphaël Balland, procureur de République de Gap.
Marion Maréchal-Le Pen elle a vivement protesté dans une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Meeting interdit dans le Var
A Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, la mairie a pris un arrêté d'interdiction de la réunion publique que l'élue d'extrême droite voulait tenir ce vendredi à 18h00 sur une place de la commune. Le FN avait saisi le tribunal administratif de Toulon en référé, mais a été débouté, a-t-on appris auprès de Frédéric Boccaletti, secrétaire départemental du FN dans le Var. "L'emplacement demandé par le FN posait des problèmes car cela nous obligeait à couper le circulation et cela présentait des risques en matière de sécurité", indique Christine Lanfranchi-Dorgal, maire (DVD) de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Celle-ci indique aussi que la demande n'a pas été reçue dans les temps, soit trois jours francs avant la manifestation. "C'est totalement délirant de voir une commune interdire à une députée de la Nation de venir s'exprimer", tonne de son côté M. Boccaletti. La maire de Saint-Maximin se défend de son côté de tout sectarisme, précisant simplement: "On ne vient pas chez moi comme ça pour installer un podium à n'importe quelle heure."