Le festival d'Avignon sous la menace des intermittents!

Rejetant le "geste d'apaisement" de Manuel Valls envers les intermittents, la CGT-Spectacle a appelée vendredi 20 juin à une "grève massive" pour l'ouverture du festival d'Avignon. Le préavis pour l'ensemble de juillet est, par ailleurs, reconduit.

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"Si le gouvernement ne nous entend pas pour sortir un plan d'apaisement équilibré et durable qui prenne en compte nos propositions, l'été ne se passera pas normalement!", a mis en garde le syndicat dans un communiqué adressé aux médias.
L'actuel préavis de grève, qui court jusqu'au 30 juin est "reconduit à partir du 1er juillet pour tout le mois", peut-on lire.
La CGT-Spectacle appelle en outre à "une journée de grève massive dans tous les secteurs du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel, le 4 juillet, jour de l'ouverture
du festival d'Avignon".
Malgré la menace, "il n'est pas question d'annuler le festival, ce serait une erreur stratégique", a réagi Paul Rondin, l'adjoint d'Olivier Py à la tête du festival.
Le personnel d'Aix-en-Provence, premier festival d'opéra de France qui avait dû être annulé lors du précédent conflit des intermittents en 2003, s'est réuni pour discuter des suites du mouvement, sans communiquer à l'issue de l'assemblée générale. Il y a dix jours, le personnel avait menacé de recourir à la grève dès l'ouverture du festival le 2 juillet, si le gouvernement donnait son agrément à la nouvelle convention d'assurance-chômage.
A Clisson (Loire-Atlantique), le HellFest, troisième festival de musiques actuelles en terme de fréquentation, s'est ouvert sans encombre. L'entrée était surmontée d'une banderole de soutien aux intermittents.
L'annulation des festivals aurait des conséquences économiques catastrophiques à la fois pour leurs organisateurs et pour les collectivités locales, qui bénéficient de retombées de l'ordre de 5 à 10 euros pour un euro investi, selon plusieurs études de terrain.
Jeudi 19 juin au soir, le Premier ministre a balayé la principale revendication des intermittents, en confirmant que le gouvernement allait agréer la nouvelle convention d'assurance-chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet. Mais le Premier ministre a fait un "geste d'apaisement" en annonçant que la mesure la plus contestée, le différé dans le versement des indemnisations des intermittents, serait "neutralisée" par l'Etat. Celui-ci compensera "de manière transitoire" le manque à gagner pour l'Unédic lié à la non-application de cette disposition. M. Valls a également chargé une nouvelle mission de remettre à plat le système de l'intermittence avec l'ensemble des acteurs concernés (partenaires sociaux, Etat, intermittents, parlementaires...) d'ici la fin de l'année.
Mais pour la CGT-Spectacle, la prise en charge par l'Etat du différé préfigure en fait une sortie des intermittents du spectacle du régime d'assurance-chômage "que souhaitent le Medef et la CFDT depuis des années".
Même son de cloche du côté de la Coordination des intermittents et précaires, qui a estimé que ces annonces "ne réglaient rien" et s'est dite "excédée par ces
manoeuvres dilatoires" dans un communiqué.
Du côté des employeurs du secteur, le Syndeac (spectacle vivant) a fait part d'un sentiment "partagé".
Parmi les signataires de la convention d'assurance-chômage, la CFDT s'est félicitée de l'agrément du texte par le gouvernement. Mais, elle a jugé que la "neutralisation"
du différé posait un problème d'"équité" entre salariés.
Le Medef a regretté que le gouvernement "ait cédé à la pression" des intermittents, jugeant lui aussi "inéquitable" sa décision sur le différé.
Comme en réponse, une petite centaine d'intermittents ont envahi vendredi après-midi l'entreprise Radiall, entreprise appartenant au patron du Medef, Pierre Gattaz.

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