Des arrêts maladies qui se multiplient chez les CRS et notamment au sein de la compagnie 46 de Sainte-Foy-lès-Lyon. Un mouvement spontané qui traduit un profond malaise chez ces fonctionnaires de Police. Explications et interview.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
"ça n'est en rien un mot d'ordre syndical, mais un mouvement spontané pour suremploi". Didier Mangione Secrétaire National Unité SGP Police pour les CRS est clair : les "gars sont au bout du rouleau".
A cette heure, la CRS 46 -en ce moment affectée en région parisienne dans le cadre du plan Vigipirate- compte 23 arrêts maladie pour 70 fonctionnaires. Même phénomène pour des compagnies de Toulouse et Nancy.Le procédé a déjà été employé par le passé pour manifester un mal-être, mais ce vague à l'âme est aujourd'hui particulièrement fort, du fait du renforcement considérable des missions de surveillance. (suite de l'article après l'interview)
"L'emploi des compagnies est de plus en plus intense". Résultat, le syndicat majoritaire chez les CRS pointe du doigt le rognage des temps de repos et de formation pour des missions loin de chez eux, des missions qualifiées de "pot de fleur" : "Huit heures en faction devant un bâtiment confessionnel -souvent vide-".
Un vieux contentieux qui s'envenime
Si la surcharge de travail est réelle depuis les attentats de janvier, la grogne vient de loin. Depuis de nombreuses années, les CRS demandent que l'indemnité journalière d'absence temporaire, l'IJAT fixée à 30 euros depuis le 30 janvier 2002- soit revalorisée. Jamais entendus, les syndicats -à force de tirer la sonnette d'alarme- ont fini par obtenir il y a 15 jours que le ministère ouvre des discussions ... sans en fixer la date.
le mépris de l'administration
Pour les CRS, ce silence face à dix ans de revendication est synonyme de mépris, forcément envenimé par le contexte antiterroriste. Le niveau alerte attentat en région parisenne a été prolongé jusqu'au 10 avril, et le sera sans doute de nouveau, laissant des fonctionnaires loin de chez eux sans espoir tangible de repos à court terme.
Des revendications dans la gestion des hommes et l'organisation des missions de surveillance
Le syndicat relève que la gestion des personnels mobiles de la Gendarmerie est plus favorable. Et Didier Mangione d'expliquer : quand les escadrons ont terminé leur missions extérieures, ils sont "neutralisés" et les militaires restent au repos. Chez les CRS, on "déneutralise" volontiers pour redéployer les hommes alors qu'ils devraient être hors circuit.
Pour des patrouilles dynamiques
L'autre gros grief, c'est donc la fin des "missions pot de fleur". "On veut passer à des patrouilles dynamiques, au lieu de faire du statique". Surveiller un quartier en patrouillant, plutôt que de garder un lieu avec peu, voire très peu, de passage. Le syndrôme du batiment confessionnel vide plusieurs jours par semaine, d'autant plus mal accepté que la fin de la mission n'est pas pour demain. Tous les jours, ce sont environ un millier de CRS qui sont mobilisés en France pour la surveillance de sites sensibles -en grande majorité à Paris-, et 10 000 militaires -tous corps confondus-.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters.
Notre politique de confidentialité