Le rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a dévoilé le nombre d'agressions de pompiers en intervention en France pour l'année 2015. Le Rhône arrive en tête avec 255 personnels concernés... Des chiffres contestés par le Service Départemental de Secours.
Selon le rapport de l'ONDRP, le département affiche un taux d'agression de 48,9 pour 1000 sapeurs-pompiers, devant la Haute-Saône, le Vaucluse et la Haute-Garonne. Un chiffre en hausse de 19,2 points par rapport à 2014, établi à partir des statistiques tenues par le Ministère de l'Intérieur.
Dans la moitié des cas, ces agressions ne donnent pas lieu à des suites judiciaires. En Auvergne-Rhône-Alpes, 226 plaintes avaient été déposées, ce qui correpond à un taux de plainte de 53,1%.
Au total, 81 jours d'arrêt de travail ont été pris à la suite de ces faits, dans la région, ce qui reste modéré par rapport au nombre de faits recensés. Si, dans la plupart des cas, les atteintes aux personnes ne sont donc pas d'une extrême gravité, la situation reste préoccupante car les pompiers sont souvent directement visés.
En témoignent les plaintes déposées pour dégradations de biens à la suite de caillassages de véhicules d'intervention. Ainsi, en Auvergne-Rhône-Alpes, 39 véhicules ont été endommagés en 2015, pour un préjudice estimé à plus de 9500 euros.
Le SDMIS conteste
Le Service Départemental et Métropolitain de Secours et d'Incendie du Rhône donne, quant à lui, de tout autres données. Pour l’année 2015, il affirme avoir déploré 70 agressions ayant conduit à 133 dépôts de plainte de pompiers.
Il ajoute, à l'appui, que "le nombre de 255 pour le Rhône cité par l’ONDRP n’est pas cohérent si on le compare au nombre de 83 cité pour Paris et sa petite couronne alors que les interventions y sont 4 fois plus nombreuses sur un territoire 3,5 fois plus peuplé".
En 2016, 50 agressions ont été commises et ont entraîné 111 dépôts de plainte. Le SDMIS précise que sur ces 50 agressions, 2 ont été commises avec menace d’une arme, 17 sont des agressions physiques avec mise en danger de la vie d’autrui, 10 sont liées à des jets de projectiles et des dégradations de matériels et 21 ont pris la forme de menaces de mort, menaces verbales ou d’outrages.
Face à ce constat, en novembre 2015, le préfet et le SDMIS ont conclu une convention qui coordonne l’action des forces de sécurité pour faciliter, notamment, les dépôts de plaintes et mieux identifier les auteurs.
Yaëlle Marie et Thierry Swiderski ont recueilli le témoignage d'un pompier victime d'agression... Leur reportage :