Un récital gratuit aura lieu le 31 août dans la forêt de Tronçais (Allier). La violoncelliste Olivia Gay souhaite ainsi sensibiliser le public à sa vulnérabilité face aux dérèglements climatiques.
C'est l'histoire d'une graine d'épicéa qui devient un arbre, dont le bois servira à fabriquer un violoncelle. En chemin, elle rencontre des oiseaux, des trolls et des fées... Ce n'est pas un conte pour enfant, mais la trame du Silence de la forêt, le récital que la violoncelliste Olivia Gay s'apprête à jouer gratuitement dans la forêt de Tronçais, à Cérilly (Allier), ce 31 août. L'objectif ? Émerveiller, mais aussi sensibiliser le public à sa fragilité face aux dérèglements climatiques.
Pour composer son récital, l'ambassadrice du fonds Agir pour la forêt a pioché dans l'œuvre éponyme d'Antonín Dvořák, d'Edward Elgar, de Gabriel Fauré, d'Edvard Grieg, ou encore de la compositrice contemporaine Camillé Pépin, des musiques "proches de la nature et du vivant".
En communion avec la forêt
À l'origine de son engagement écologiste, la violoncelliste a eu plusieurs déclics. Enfant, "les longues promenades à cheval dans les forêts au pied des Vosges", où elle a grandi. Adulte, c'est l'effroi de voir "les mégafeux se répandre sur la planète de manière spectaculaire", comme ceux qui ravagent encore une fois la Grèce cet été.
Le chant des oiseaux, le vent qui souffle dans les arbres, le craquement des brindilles... La forêt a son propre paysage sonore. Et son acoustique n'est pas celle d'une salle de concert : les voix et le son des instruments y portent moins. "C'est différent, mais nous avons appris à jouer dans cet environnement", explique Olivia Gay.
"Les sons des instruments se mélangent à ceux de la forêt. Le but est de plonger le public en immersion pour créer un sentiment de communion."
Olivia Gay, violloncellisteà France 3 Auvergne
Selon elle, le plus dur est de transporter les instruments sur place. Le site a fait l'objet d'un repérage pour s'assurer que le récital "ne perturberait pas trop" la faune et la flore locale.
Alors que le mois de juillet est le deuxième plus chaud jamais enregistré et que les scientifiques peinent à faire entendre l'urgence écologique, "la musique est vecteur fort pour transmettre des émotions et sensibiliser à la beauté de notre patrimoine forestier et à sa fragilité", conclut la violoncelliste.