Témoignages. Don d’organes : “Cette greffe a changé ma vie”

Publié le Écrit par manale makhchoun et Maxime Pitavy
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À l'occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d'organe et la greffe, trois personnes nous racontent leur parcours, leurs choix, et leurs espoirs vis-à-vis de la transplantation.

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Marie-France se rend tous les deux jours dans le centre hospitalier de Mauriac. Branchée à une machine pendant plusieurs heures, cette agricultrice suit une dialyse. Elle fait partie des 30 000 personnes en attente de greffe dans le pays. À 54 ans, elle espère retrouver une vie normale le plus vite possible grâce à un nouveau rein : “C’est une solution où on peut reprendre une vie comme avant. C'est l‘espoir de ne plus aller à la dialyse tous les deux jours”.

Un espoir pour les malades

Le plus souvent, l’attente est longue avant d’être greffé. Elle peut durer plusieurs années. D’autant plus que moins de 1 % des décès peuvent permettre un prélèvement d'organes. Marie-France reste optimiste malgré tout : “Je sais qu’il y a une solution. Je sais qu’il y aura la greffe. Il y a tellement de gens malades qui n’ont pas de solutions, on n’a pas le droit de se plaindre. On s’occupe bien de nous”. En décembre 2022, la chance toque à sa porte mais arrivée à l’hôpital c’est la déception. Elle raconte :  “J’ai été appelée le 12 décembre à 22h pour être à Clermont-Ferrand le lendemain, 8h, pour une éventuelle greffe. Quand je suis arrivée, on m'a fait un scanner et on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de place pour le greffon. Je suis donc repartie chez moi. C’était la déception mais plus pour mon entourage que pour moi”, se souvient-elle, émue.

“J’ai eu beaucoup de chance”

Jean-Paul souffrait d'une insuffisance rénale. Dans la nuit du 31 décembre, sa vie a basculé. Un rein est prélevé et disponible à la greffe. Jean-Paul n'était pas prioritaire mais l'hôpital n'a pas tout de suite trouvé preneur. Ensuite, tout s'enchaîne très vite. “On m’a appelé le matin à 9h, se souvient Jean-Paul. Sur le coup j’ai cru que c’était une plaisanterie après j’ai vite compris que ce n’en était pas une. Et deux heures après, j’étais dans le service de néphrologie et j’ai été greffé en fin d’après-midi. C’était en 2006, ça va faire 17 ans et demi que je suis transplanté et ça se passe très bien”. Dialysé pendant 28 mois, Jean-Paul s’estime chanceux : "J’ai eu beaucoup de chance. Moi, j’ai connu des gens qui pleuraient parce qu’ils n’étaient pas greffés. Ils attendaient, attendaient et attendaient. Cette greffe a changé ma vie”.

Un choix difficile

Si la loi prévoit que tout français est donneur, dans les faits, les refus sont encore fréquents. Informer, anticiper, en parler pour ne pas avoir à se positionner en plein deuil. Michel, lui, a dû faire un choix difficile. J’ai été sensibilisé au don d’organes lors du décès de mon épouse. Elle est décédée d’une mort encéphalique et j’ai accepté le don d’organes. Je ne sais pas si j’ai respecté ses volontés mais ça a sauvé des vies. On n’en avait jamais parlé. J’estime que c’est un geste de solidarité, de générosité”. Informer, anticiper, en parler pour ne pas avoir à se positionner en plein deuil, c'est ce que tente de faire Michel grâce à son association ADOT 15 :

”Je ne veux pas que les gens se retrouvent dans la même situation que moi. Quand on ne connaît pas les volontés du défunt, la décision du don d’organes est très difficile.

Michel

co-président de l'association ADOT 15

Il poursuit : "Notre but est dans les écoles pour parler du don d’organes, de sensibiliser pour que les gens fassent savoir aux proches leurs décisions pour qu’elles soient respectées le jour de leurs décès”. Malgré une sensibilisation de plus en plus présente, ils existent des freins symboliques au choix du don d’organes : “Par exemple, on ne veut pas prélever les yeux parce que c’est le regard bienveillant de la maman. Le cœur, c’est le côté affectif. Il y a beaucoup de symboles qui peuvent aussi jouer”.

En parler en amont pour désacraliser le don d'organes : professionnels et associations espèrent ainsi augmenter le nombre de donneurs. L'an dernier, près de 1 000 malades sont décédés faute de greffons.

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