Implantée à La Chapelle-Laurent dans le Cantal, la fromagerie Gardon est en plein développement. Mais la petite entreprise créée en 1935 a bien changé. Elle affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 4 millions d’euros.
Un peu comme Obélix est tombé dans la potion magique, Jérôme Gardon a découvert le fromage tout petit. Son grand-père Henri a créé la fromagerie Gardon en 1935 à La Chapelle-Laurent dans le Cantal. « A l’époque, mon grand-père devait reprendre la boulangerie familiale. Mais il était allergique à la farine. Il a dû changer de métier, mais a voulu rester dans le commerce. Il a eu l’idée de racheter les produits comme les œufs et la crème auprès des agriculteurs pour ensuite les revendre en gros. C’est comme ça que tout a commencé » raconte Jérôme Gardon. Pendant une trentaine d’années, l’activité de négoce perdure.
La relève assurée
Dans les années 70, la famille Gardon crée ses premiers locaux de transformation à la Chapelle-Laurent. La relève d’Henri est assurée par ses deux fils Jacques et Rolland, qui organisent la collecte de lait et la transformation en fromage. Mais à la fin de cette décennie, le marché est en crise. Les deux frères Gardon ont alors l’idée de s’inspirer des anciennes techniques de fabrication des fermiers cantaliens. Ils créent un nouveau produit, un fromage de pays, que les anciens faisaient affiner dans leur cave. Le Chapelou était né.370 tonnes de fromages de pays produites chaque année
A la fin des années 90, Jérôme, le fils de Jacques, entre dans l’entreprise comme apprenti. Il a développé la gamme du Chapelou, aujourd’hui nature, au bleu, aux artisons ( ou artisous, ces petits acariens qui favorisent l'évolution interne du fromage) ou au lait cru. Une gamme bio est aussi à l’étude.Après un Bac pro et un BTS industrie agro-alimentaire, il a suivi une formation continue qui lui a valu un diplôme d’ingénieur dans le domaine. Son entreprise emploie une quinzaine de personnes et produit chaque année 370 tonnes de fromages de pays. « Les fromages sont fabriqués à partir d’un lait de vache collecté à partir d’une cinquantaine d’agriculteurs dans un rayon de 10 kilomètres et produit à 1 000 mètres d’altitude » insiste Jérôme Gardon.