AGRICULTURE. Après les panneaux retournés, les panneaux échangés : le début d'un nouveau mouvement de colère ?

Il y a un an, les agriculteurs en colère avaient retourné les panneaux des villes et villages pour interpeller la population et les pouvoirs publics. Depuis quelques jours, une nouvelle opération est lancée : les panneaux sont échangés entre les villages. L'objectif est toujours le même : alerter sur les difficultés du monde agricole.

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En novembre 2023, les agriculteurs ont retourné les panneaux des villes et villages pour une opération "On marche sur la tête". Objectif : interpeller les pouvoirs publics et la population sur les difficultés rencontrées par le monde agricole. L'opération avait reçu un accueil plutôt favorable du grand public.

"Les agriculteurs se font balader"

Cette opération lancée nationalement par les syndicats des Jeunes Agriculteurs et la FDSEA, avait largement  été suivie en région. Un an plus tard, une partie des panneaux ont retrouvé leur bon sens, mais ils pourraient être la cible d'une nouvelle opération. Ces derniers jours, plutôt que d'être retournés, ils sont échangés entre les communes ou bâchés.

"Les agriculteurs se font balader par l'état, vos panneaux sont donc eux aussi parti (sic) en balade", explique sur Facebook le syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) du Loire-et-Cher, qui diffuse des photos de son opération. 

Début de mouvement dans la Drôme

Les échanges de panneaux commencent doucement. Après un printemps et un été pluvieux, les agriculteurs sont encore très occupés par les moissons.

Si les politiques ne font rien, on va crever sur la paille

Benjamin Aubert, Jeunes Agriculteurs de la Drôme

Dans la Drôme, des panneaux ont été ciblés, ce week-end du 12 octobre. Le panneau de Pont-de-l'Isère a été remplacé par celui de Chanos-Curson. "On ne veut pas dégrader, mais se faire entendre", explique Benjamin Aubert, Secrétaire général des Jeunes Agriculteurs drômois. 

"Dans le Diois (NDLR : dans le sud de la Drôme), il y a des agriculteurs au bord du gouffre, alerte le Secrétaire général. Il y a des exploitations qui vont mettre la clef sous la porte, elles ont perdu la moitié de leur trésorerie cette année."

Benjamin Aubert prévient, les agriculteurs de son syndicat sont bien décidés à se faire entendre. "Pour le moment, on est encore dans les champs. On s'est donné un gros mois pour terminer le travail, avant de se mobiliser", annonce-t-il. Alors quelle forme prendra cette mobilisation ? Faut-il s'attendre à des blocages d'autoroute comme au début de l'année ?

"Il ne faudra pas grand-chose pour que ça démarre"

"Bloquer les autoroutes, ce n'est pas l'objectif, mais les jeunes qui sont au bord du gouffre sont partants pour le faire, détaille le Secrétaire général. On sait qu'on va revenir faire des actions. Comment ? On ne sait pas encore, mais on a n'a pas obtenu ce qu'on voulait." Dans la Drôme, selon le syndicat, la filière lavande ne se porte pas bien, du côté des céréales les rendements sont mauvais après un printemps pluvieux qui a rendu malade les céréales, et le bio "se casse la figure"

Chez les voisins ardéchois, aucun panneau n'a encore été ciblé par les agriculteurs en colère. "C'est dans les tuyaux, il ne faudra pas grand-chose pour que ça démarre :  l'État ne répond pas à nos besoins, prévient Benoît Bresse, vice-président de l'antenne locale du syndicat des Jeunes Agriculteurs. Si on arrive à tenir les gars, pour qu'ils ne fassent que retourner des panneaux, ce sera déjà bien."

En Ardèche, selon le syndicat, les principales inquiétudes des agriculteurs portent  sur la prédation du loup et la fièvre catarrhale. "Les vaccins arrivent au compte-goutte et on n'a pas les moyens de les payer, détaille l'agriculteur. La situation continue d'être difficile pour nous. Si l'an dernier, on a eu un début de réponse après les manifestations, le gouvernement a changé et on repart d'une feuille blanche". 

"Il faut voir si c'est pertinent"

Du côté de la Loire et du Rhône, aucune action n'a encore été organisée par les syndicats. Dans l'Ain, le bureau des Jeunes Agriculteurs doit justement se retrouver ce mardi 15 octobre au soir. "L'an passé, on avait retourné 400 panneaux de communes, calcule Justin Chatard, le président des JA de l'Ain. Pour le moment, les gars sont dans les semis et les maïs, on n'a pas discuté du sujet. Il faut voir si c'est pertinent de refaire une action sur les panneaux."

Un mouvement qui démarre donc doucement dans notre région, mais tous gardent en souvenir l'ampleur prise par l'opération "On marche sur la tête" en 2023. Elle avait été suivie par d'importantes manifestations qui avaient rassemblé le monde agricole.

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