Un rassemblement "pour une autre agriculture" a eu lieu dimanche 3 mars à Clermont-Ferrand, à l'appel, entre autres, de la Confédération paysanne qui plaide pour un modèle plus respectueux de l'environnement.
La mobilisation se poursuit et les agriculteurs bio veulent porter une autre voix. Un rassemblement a eu lieu à Clermont-Ferrand à l'appel de l'association Bio 63 et de la Confédération paysanne, dimanche 3 mars, jour de fermeture du salon de l'agriculture.
Sur la place de Jaude, à proximité du marché des producteurs bio, les passants et consommateurs pouvaient soutenir et écouter les manifestants, qui demandent une meilleure reconnaissance de la fillière biologique.
Les agriculteurs bio ont notamment plaidé pour un modèle plus respectueux de l'environnement. "Après la guerre, on a fait une agriculture industrielle, aujourd'hui il faut changer de modèle", assure le co-président de Bio 63, Nathanaël Jacquart. "Face au changement climatique, il faut vraiment tranformer l'agriculture, qu'elle prenne en compte l'humain en premier, mais aussi la biodiversité, l'eau, le foncier", énumère-t-il.
Pour eux, les annonces du gouvernement ne correspondent pas aux attentes. Les questions de revenu sont loin d'être réglées, tant pour le bio que pour le conventionel. "Le revenu c'est forcement une question centrale, on ne peut pas continuer de produire sans payer ce que ça coûte en sueur aux agriculteurs, aux paysans", explique le porte-parole de la Confédération paysanne, Ludo Landais.
"Tout faire pour que les jeunes puissent s'installer"
Les manifestants militent également pour faciliter l'installation de nouveaux paysans, et ainsi préserver les exploitations à taille humaine. L'histoire de Jean-Sébastien Gascuel en est un exemple. Propriétaire de sa ferme depuis 1983, cet agriculteur bio a décidé d'accueillir deux autres paysans en 2020. Ensemble, ils produisent du blé, transformé en pain, et un peu de volaille.
"Dans les cas où les agriculteurs s'arrêtent et où il n'y a pas de succession, la ferme est démembrée et elle va à l'aggrandissement des autres fermes", regrette Jean-Sébastien Gascuel. "En France on est à peu près 400 000 paysans, si on continue dans cette voie là, dans dix ans il n'y en aura plus que de 200 000. C'est une catastrophe."
A son échelle, il appelle à "tout faire pour que les jeunes, et moins jeunes d'ailleurs, puissent s'installer en agriculture". C'est ainsi qu'il a permis à Antoine, qui n'était pas fils de paysan, de rejoindre la ferme. Le jeune homme n'a pas eu à s'endetter pour l'achat des terres, de quoi se tourner vers l'avenir un peu plus sereinement.
Propos recueillis par Romy Ho-A-Chuck / France 3 Auvergne