Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a signé une tribune, parue ce week-end dans Le Monde, contre un futur arrêté visant à supprimer les menus végétariens dans les cantines scolaires. Une opposition pour assurer un équilibre alimentaire.
Dans une tribune publiée ce samedi 25 février dans Le Monde, le maire de Grenoble Eric Piolle a affirmé son opposition au futur arrêté visant à faire disparaître les menus végétariens dans les établissements scolaires. Plus d'une centaine de maires, de présidents de collectivités et d'élus ont attesté de leur désaccord sur la mise en place d'une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson chaque mois dans les cantines.
Conserver un équilibre alimentaire et durable
Ces trois dernières années, la loi EGAlim a permis l'expérimentation d'un menu végétarien dans les établissements scolaires. Depuis la rentrée scolaire de 2022, la ville de Grenoble propose ces repas standards à ses élèves de primaire et maternelle.
Selon les premiers bilans de l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (Anses), un menu végétarien hebdomadaire dans une cantine scolaire peut "contribuer à la couverture de l'ensemble des besoins nutritionnels des enfants, à la condition qu’il soit équilibré".
Mais l'Etat ne semble pas l'entendre de cette oreille. Un arrêté serait en cours d'écriture pour imposer une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson chaque mois. Cette décision pourrait ainsi supprimer les menus végétariens proposés dans les cantines.
Pour le maire de Grenoble, le maintien de ces repas est essentiel pour assurer un équilibre alimentaire mais aussi une durabilité de nos écosystèmes : "Il y a de gros enjeux pour le climat car les menus végétariens émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que de la viande par exemple. Ils nécessitent aussi beaucoup moins de consommation en eau."
Selon une étude menée par l'Agence de la transition écologique, l'alimentation des ménages représente un quart de l'empreinte carbone totale des Français. L'arrêté en cours d'écriture va dans la mauvaise direction selon Eric Piolle : "C'est quelque chose qui va dans le sens contraire du vent. Il faut éviter d'encourager ce lobby de l'agro-industrie entretenu par le gouvernement."
Annecy et Chambéry aussi signataires de la tribune
Parmi la centaine de signataires de la tribune, plusieurs élus des Alpes ont attesté de leur opposition à ce futur décret. Le maire d'Annecy, François Astorg, et son adjointe, Chloé Rivière, ont affirmé son soutien à la mise en place de repas végétariens dans les écoles.
Au sein de l'équipe municipale de Chambéry, deux élus ont également apposé leur signature. L'adjoint au maire à la transition écologique, Jimmy Bâabâa, ainsi que Sabrina Haerink, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les précarités, à la protection des animaux et du vivant, s'opposent à une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson chaque mois dans les cantines.