Annecy-Rodez : "Comme une guerre", les enjeux d'un match de Ligue 2 aux airs de revanche devant 10 000 spectateurs

Le FC Annecy reçoit Rodez, ce mardi 19 décembre (20h45), pour le compte de la 19e journée de Ligue 2. Une rencontre sous haute tension après les événements extra-sportifs qui ont marqué les deux équipes au cours de l'été, et qui auraient pu précipiter les Haut-Savoyards en National.

Certaines ambiances ne trahissent pas. Comme ces quelques dizaines de supporters venus, fumigènes en mains, supporter les Annéciens à l'entraînement ou encore les 10 000 spectateurs attendus en tribune pour un match de Ligue 2, à cinq jours du réveillon de Noël. Ce mardi 19 décembre (20h45), le FC Annecy et Rodez s'affrontent pour la première fois depuis les épisodes tumultueux de l'été qui avaient failli faire plonger le club haut-savoyard en National.

Pour mieux comprendre cette rivalité, il faut revenir en arrière, au 2 juin dernier. Les Aveyronnais, qui jouent alors leur maintien en deuxième division, se déplacent à Bordeaux pour le compte de la dernière journée. À la 22e minute, Rodez parvient à marquer contre le cours du jeu par l'intermédiaire de Lucas Buades. Sa célébration devant le virage des Ultramarines passe mal : un supporter des Girondins, restaurateur à Annecy, descend sur la pelouse et agresse le buteur.

Lucas Buades tombe, le match est interrompu et ne reprendra pas. Dix jours plus tard, la Ligue de football professionnel (LFP) rend sa décision : Bordeaux perd sur tapis vert et Rodez se sauve de la relégation. Cette sentence précipite alors Annecy, défait sur la pelouse du Paris FC, en National.

"Quelque chose qui se règle sur le terrain"

La décision passe mal auprès des Hauts-Savoyards. Dans un communiqué, le FCA a même reproché à Lucas Buades d'avoir "simulé une agression violente entraînant la fin définitive du match et assurant alors le maintien de son club avec l’appui de ses dirigeants". "Leurs déclarations mensongères et incohérentes, à l’appui des images fort révélatrices, certifiées par les éléments et rapports d’experts dans le dossier, l’établissent aisément", avait poursuivi le club.

Tout au long de l'été, les deux équipes se sont attaquées par voie de presse et de communiqués. Les Aveyronnais sont même rentrés sur le terrain judiciaire après avoir déposé une plainte en diffamation, dont l'instruction serait toujours en cours.

Six mois après le match, les rancœurs sont toujours tenaces. D'autant plus que le supporter auteur de l'agression a été récemment condamné, fin novembre dernier, à 2 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction de stade. Ce qui n'a pas manqué de remettre cet épisode sur le devant de la scène.

"Après tous les épisodes de l'été, c'est forcément un match attendu, a confié l'entraîneur du FCA, Laurent Guyot, en conférence de presse ce lundi. Evidemment, il y a des clubs avec lesquels il y a des rivalités qui se créent. Mais il faut que ça reste quelque chose qui se règle sur le terrain, avec beaucoup d'envie des deux côtés."

Une "rivalité" et un classement

Avec son président Sébastien Faraglia, l'entraîneur avait longtemps campé sur sa position. Et finalement, le salut d'Annecy était venu de la relégation de FC Sochaux-Montbéliard pour raisons administratives. La descente des Franc-Comtois avait permis au premier relégable de Ligue 2, à savoir Annecy, de revenir en deuxième division.

"Je ne vois pas beaucoup de raisons, à l'heure actuelle, pour que les positions des uns et des autres changent. Chacun est assez ferme et chacun a son avis. (...) Je n'ai pas de temps à perdre à essayer de convaincre certaines personnes à Rodez de ce que j'ai pensé, et de ce que je pense toujours, de la situation", a poursuivi Laurent Guyot lors de la conférence de presse.

L'ambiance devrait donc être électrique ce mardi soir au Parc des Sports. "Au-delà de cette rivalité, il y a quand même un classement. Et la situation du FC Annecy nécessite de prendre des points. Ça doit donner envie aux joueurs de se surpasser", a ajouté l'entraîneur. Après leur défaite face à Grenoble (1-0) lors du derby des Alpes, les Reds se retrouvent à la 16e place, à égalité de points avec le premier relégable, Bordeaux.

"On va aborder le match comme une guerre. On sait que c'est très important d'aller chercher les trois points au niveau comptable, mais aussi après les événements de cet été", a confirmé l'attaquant Jonathan Kodjia en conférence de presse. Le message semble donc être passé auprès des joueurs, à quelques heures du coup d'envoi.