Le supporter des Girondins de Bordeaux, originaire d'Annecy (Haute-Savoie), qui avait agressé un joueur de Rodez en juin dernier, sera jugé ce lundi 27 novembre pour "violence avec préméditation".
Le supporter des Girondins interpellé en juin pour l'agression d'un joueur lors du chaotique match Bordeaux-Rodez en Ligue 2 est jugé lundi en correctionnelle pour "violence avec préméditation" et irruption sur une aire de compétition.
Devant le tribunal de Bordeaux à partir de 14 heures, ce quadragénaire, originaire d'Annecy (Haute-Savoie) va devoir s'expliquer, six mois après avoir provoqué l'interruption de ce match de la dernière journée de la saison 2022-2023. Une rencontre alors décisive pour une remontée en Ligue 1 des Girondins, finalement condamnés à rester en deuxième division cette saison.
Il lui est reproché d'être descendu de la tribune du stade Matmut Atlantique après l'ouverture du score et d'avoir bousculé le buteur de Rodez Lucas Buades, conduisant à l'arrêt définitif de la rencontre après 22 minutes de jeu. Le joueur ruthénois, tombé au sol, présentait une commotion cérébrale, d'après l'arbitre du match, avec une durée d'ITT d'un jour selon le parquet.
Passible de trois ans de prison
Le prévenu, âgé de 45 ans, est poursuivi pour "entrée sur une aire de compétition d'une enceinte sportive troublant le déroulement de la compétition", et "violence avec préméditation ayant entraîné une incapacité de travail (ITT) inférieure à huit jours". Placé sous contrôle judiciaire et sous le coup d'une interdiction administrative de stade, il encourt trois ans de prison pour violence aggravée et une interdiction judiciaire de stade.
Membre du groupe de supporters des Ultramarines, ce restaurateur haut-savoyard avait expliqué pendant sa garde à vue avoir "un peu disjoncté" après "avoir eu le sentiment d'avoir été nargué" par Lucas Buades qui célébrait son but. Il a reconnu les faits et présenté des excuses.
Il sait qu'il a commis une faute, mais il n'a pas voulu être violent.
L'entourage du prévenu.
Si la préméditation n'était pas retenue, il ne serait passible que d'une contravention de cinquième classe, soit 1 500 euros maximum. "Il sait qu'il a commis une faute, mais il n'a pas voulu être violent. Et il assumera sa responsabilité", a fait valoir l'entourage du prévenu.
De son côté, Lucas Buades a fait l'objet de menaces de mort après l'arrêt du match, selon son avocate Me Karine Shebabo. Outre le joueur ruthénois, les clubs de Rodez et Bordeaux sont parties civiles au procès. La Ligue de football professionnel (LFP) a également mandaté un avocat.
Le FC Annecy, victime collatérale
Sur le plan sportif, le club bordelais a été sanctionné d'un match perdu sur tapis vert, d'un retrait d'un point cette saison et de la fermeture pour deux matches d'un virage de son stade. Rodez, de son côté, avait assuré son maintien grâce à ce résultat.
Le club d'Annecy avait été une victime collatérale de cette décision. La victoire sur tapis vert de Rodez avait entraîné la relégation du club haut-savoyard en National. Le FC Annecy avait finalement pu se sauver grâce à la rétrogradation administrative du FC Sochaux pour des raisons financières.