Brucellose. "Il faut revoir ces procédés inhumains" : après l’abattage de 200 vaches en Haute-Savoie, ils veulent faire évoluer la réglementation

Il y a un an, dans le village de Saint-Laurent, en Haute-Savoie, un troupeau de plus de 200 vaches était abattu après la détection d’un cas de brucellose. Aujourd’hui, l’éleveur concerné et l’association "Sauvons l’élevage de plein air" souhaitent faire évoluer la règlementation.

"C’est difficile de reconstituer un cheptel" souffle Eric Forestier. Le 4 janvier 2022, dans le village de Saint-Laurent, le troupeau de cet éleveur haut-savoyard était abattu après la découverte d’un cas de brucellose, soit plus de 200 bovins au total.

Je ne le souhaite à personne.

Eric Forestier, éleveur

à France 3 Alpes.

"On a subi les choses, c’est tout" confie l’éleveur dont la situation avait touché le milieu agricole et un grand nombre de citoyens. En effet, une pétition contre l’abattage de son troupeau avait recueilli plus de 96 000 signatures, en vain.

Un recours déposé auprès du ministère de l'agriculture

En mars 2022, le collectif qui soutenait Eric Forestier est devenu l'association "Sauvons l’élevage de plein air". Ensemble, ils souhaitent aujourd’hui faire évoluer la règlementation jugée trop "stricte". Pour cela, ils ont décidé de déposer un recours auprès du ministre de l’agriculture. "On veut démontrer que la façon d’appliquer les règles sanitaires en France ne correspondent plus aux conditions d’élevage actuelles" précise Christophe Convers, éleveur et co-président de l’association.

"On veut éradiquer une bactérie, un virus et pour ça, on va tuer tous les animaux, désinfecter massivement, appauvrir les écosystèmes microbiens et la biodiversité tout en fragilisant les systèmes" affirme Coralie Amar, vétérinaire et co-présidente de l’association "Sauvons l’élevage de plein air".

C’est pour cela que cette règlementation n’est pas adaptée.

Coralie Amar, vétérinaire et co-présidente de l’association "Sauvons l’élevage de plein air"

à France 3 Alpes.

Christophe Convers précise qu’il existe des contrôles réguliers ; en effet, "si le troupeau séjourne dans les secteurs du Bargy ou des Aravis, le lait est alors testé tous les mois pour vérifier la circulation ou non, de brucellose".

L’ensemble des troupeaux est suivi régulièrement.

Christophe Convers, éleveur et co-président de l’association "Sauvons l'élevage de plein air"

à France 3 Alpes.

L’association, qui regroupe plusieurs acteurs du monde rural, souhaite une règlementation qui "respecte le travail des éleveurs, en accord avec l’environnement qui les entoure". L’objectif est de créer un réseau national pour aider les agriculteurs confrontés à des crises similaires, "tout en garantissant la sécurité alimentaire".

"Le pire serait de décourager des jeunes qui seraient motivés pour se lancer dans l’élevage" confie Christophe Convers qui souhaite que le ministère accepte "de revoir ces procédés inhumains et beaucoup trop sévères".

Un appel aux dons est lancé

L’association lance également un appel aux dons pour financer ce combat juridique qui risque de durer plusieurs mois, voire plusieurs années et dont le coût est estimé à 25 000 euros selon les membres de "Sauvons l'élevage de plein air".

La brucellose, une maladie animale transmissible à l'Homme

La brucellose est une maladie animale transmissible à l’Homme (zoonose). Selon l'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), cette maladie bactérienne peut affecter l'Homme ainsi que la plupart des espèces de mammifères, notamment les ruminants ainsi que les porcs et sangliers.

Chez l’animal, la brucellose peut provoquer des avortements, une réduction de fertilité et des pertes en lait. 

Chez l’Homme, qui se contamine au contact d’animaux infectés ou en consommant des produits laitiers crus, la maladie se traduit par des fièvres intermittentes, des douleurs et/ou des maux de tête. Elle peut évoluer vers une forme chronique pouvant induire de sérieuses complications ostéoarticulaires. Les formes graves sont exceptionnelles et les cas de décès sont très rares même en l'absence de traitement.

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