Après avoir pris une décision quasi-historique en s'alignant sur les sanctions européennes à l'encontre de la Russie, la Suisse précise sa position. Ignazio Cassis, président de la Confédération, a publié une tribune dans deux journaux suisses. Il y assure que le pays est "prêt à assumer" le prix pour "défendre vaillamment et sans relâche la liberté et la démocratie".
"Cette guerre est mue par une folie dévastatrice qui fait voler en éclats tous les principes et les valeurs de notre civilisation", estime Ignazio Cassis dans une tribune publiée par le quotidien Le Temps ce samedi 19 mars.
"Le 24 février, la face du monde a changé, et pas de la meilleure manière, poursuit le président de la Confédération helvète. Il nous faut défendre vaillamment et sans relâche la liberté et la démocratie. Cela a un prix. Un prix que la Suisse est prête à assumer".
Neutralité ne signifie pas indifférence
Ignazio Cassis
"La Russie a massivement violé l'interdiction du recours à la force, un principe ancré dans le droit international. En restant inactive, la Suisse aurait fait le jeu de l'agresseur", souligne-t-il.
"Neutralité ne signifie pas indifférence" et, "alors que la confrontation entre démocratie et barbarie atteint des sommets", la Suisse "ne peut pas tolérer cette guerre sans réagir", ajoute-t-il.
C'est pourquoi nos voisins helvètes ont adopté dans leur intégralité les sanctions de l'Union européenne "dans le strict respect du droit de la neutralité", qui signifie qu'ils "ne soutiennent aucun belligérant sur le plan militaire, que ce soit par la mise à disposition de troupes ou par l'envoi d'armes".
"Même si, pour l'heure, il n'est pas question de fléchissement de la conjoncture voire de crise économique", le conflit aura des conséquences économiques pour le pays, souligne le président suisse.
Il cite l'inflation, la hausse des prix de l'énergie et le statut de valeur refuge du franc suisse qui pénalisera les exportations. Il faudra également "faire face à l'afflux de réfugiés et garantir la stabilité financière".
"Il n'existe pas de solution qui, d'un coup de baguette magique, préserverait la Suisse des conséquences découlant de la situation actuelle", insiste le président de la Confédération.