A l'arrêt depuis le 24 mars, les chantiers mis en oeuvre par le Département de l'Isère vont reprendre en respectant les préconisations sanitaires du gouvernement. Au total, une soixantaine de chantiers vont être relancés.
Afin "de contribuer à la reprise d’activité", le Conseil départemental de l'Isère a décidé la reprise des chantiers mis en pause le 24 mars, une semaine après la mise en oeuvre des mesures de confinement. "Ces 5 semaines de mise à l’arrêt ont été mises à profit pour évaluer la reprise de chacun des chantiers départementaux sur la base de deux critères : l’urgence de ces chantiers et la sécurité", souligne le Département dans un communiqué.
Du côté des professionnels du BTP, la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) de l'Isère se félicite de cette reprise. "Une nécessité" selon Jean-Noël Antoine, président de la CAPEB Isère. "Cette reprise se fait progressivement avec de nouvelles méthodes de travail pour les artisans. Mais nous sommes prêts à travailler", affirme-t-il.
Préconisations sanitaires
Afin de garantir la sécurité de leurs ouvriers sur les chantiers, les entreprises de BTP doivent désormais respecter un certain nombre de mesures sanitaires. Celles-ci ont été élaborées par le gouvernement et les représentants de la profession début avril et publiées dans un Guide des préconisations sanitaires pour la continuité des activités de construction.Parmi les recommandations : respect des gestes barrières, distance minimale d'un mètre entre les ouvriers, lavage des mains fréquent, port d'un masque en cas de travail à moins d'un mètre d'une autre personne...
Avant de redémarrer des travaux, il faut donc étudier au cas par cas si les conditions de la reprise sont réunies, "ajuster l’organisation des chantiers pour réduire la co-activité, la circulation des personnes, les calendriers d’intervention, la gestion des flux de matériau, etc", précise le Département.
"Il y a une réelle complexité à mettre en oeuvre les gestes barrières mais nous nous y attachons", souligne Jean-Noël Antoine. "Cette reprise va permettre de donner l'exemple et de montrer qu'on peut faire des travaux en suivant ces nouvelles règles, même si ce n'est pas évident au premier abord".
Urgence des travaux
Le Département met également en avant le caractère urgent de certains travaux dont dépend la "pérennité de l’infrastructure concernée, qui peut courir un risque sérieux de dégradation en cas d’arrêt prolongé". Certains travaux "doivent avoir lieu", en particulier ceux d'ouvrages "assurant la sécurité des Isérois" comme les infrastructures routières ou les protections contre les risques naturels.Au total, une soixantaine de chantiers vont donc être relancés. Les travaux du collège Lucie Aubrac a déjà repris ainsi que la reconstruction du pont de La Buissière. D'autres grands chantiers vont reprendre d'ici début mai, comme les futures Archives départementales à Saint Martin d’Hères ou le nouveau collège à Champier qui doit ouvrir à la rentrée prochaine.
"Reprise progressive" pour la profession
Pour la CAPEB, ce redémarrage constitue le point de départ d'une "reprise progressive". "C'est important que ces chantiers reprennent pour donner une dynamique", souligne Jean-Noël Antoine. "Mais on a du mal à reprendre quand certains arrêtés nous imposent de travailler maximum 4 heures par jour". La mairie de Grenoble a en effet décidé de restreindre l'utilisation d’appareils bruyants en journée pour protéger le sommeil des soignants durant le confinement.Le président de la CAPEB espère maintenant que les chantiers vont aussi pouvoir reprendre chez les particuliers. Mais les travaux peuvent se révéler compliqué dès lors qu'ils se déroulent dans un logement où le propriétaire est lui-même confiné. "En revanche, on a moins de difficulté concernant les travaux en extérieur qui se déroulent très bien", note Jean-Noël Antoine.