Du jamais-vu à Grenoble. Avant d'entrer dans la piscine Jean-Bron, il faut se soumettre à des contrôles de sécurité et surtout patienter de longues minutes. Un dispositif mis en place avant deux actions annoncées par les pro et les anti-burkini, ce dimanche 30 juin.
Une demie-heure d'attente devant l'entrée de la piscine, cinq policiers municipaux, huit agents de sécurité privée : en prévision d'un week-end sous tension, la piscine Jean-Bron de Grenoble a misé sur la sécurité pour maintenir le calme. Un dispositif jamais vu dans les piscines municipales grenobloises, mis en place en prévision de deux actions annoncées ce dimanche 30 juin.
Le collectif Alliance citoyenne, à l'origine de l'opération burkini menée il y a une semaine, a prévu d'organiser une "sortie piscine", avec prêt optionnel d'un burkini pour celles qui n'en disposeraient pas. Ce maillot de bain couvrant, interdit par le règlement intérieur des piscines municipales dans la capitale des Alpes, est au coeur de la polémique depuis l'opération coup de poing menée par une dizaine de femmes musulmanes dimanche 23 juin.
Et en guise de contre-manifestation, un collectif de Grenoblois appelait à se baigner "à poil" dans la piscine Jean-Bron ce dimanche, pour "lutter contre l'Islam radical". Finalement, l'opération n'a réuni que quelques personnes devant l'entrée de la piscine (toutes bien habillées). Mais ces deux annonces étaient prises au sérieux par la municipalité, tentant d'apaiser la situation avec les agents des piscines municipales qui dénoncent une recrudescence des incivilités.
Après une fermeture de deux jours en milieu de semaine, les piscines Jean-Bron et Les Dauphins ont rouvert vendredi avec des horaires aménagés et un gros dispositif de sécurité. Alors ce dimanche, il faut patienter près d'une demie-heure avant d'entrer dans la piscine Jean-Bron. Avant d'y parvenir, les nageurs doivent prendre place dans la file, entourée de rubalise estampillée "police municipale" pour "canaliser les entrées". Vient ensuite la fouille des sacs : seuls les baigneurs avec un maillot de bain (et sans burkini) peuvent entrer.
Et partout, le logo du plan Vigipirate est placardé, sans que ces contrôles de sécurité aient un quelconque lien avec ce dispositif de lutte contre le terrorisme. Dans la file d'attente, certains baigneurs se montrent philosophes tandis que d'autres s'agacent. En tout cas, ils n'auront que quelques heures pour profiter des bassins. Les nouveaux horaires prévoient une fermeture à 14 heures, et ce jusqu'au mercredi 3 juillet.