Le match de Coupe du monde de rugby entre la France et l'Italie, ce vendredi 6 octobre au soir, sera le théâtre d'une opposition toute particulière entre deux jeunes promesses du rugby mondial : l'Italien Ange Capuozzo et le Français Louis Bielle-Biarrey. Les ailiers ont, tous deux, connu une enfance et des débuts à Grenoble.
Leur histoire est, à quelques détails près, identique. Mais ce vendredi 6 octobre au soir, les promesses du rugby mondial, Ange Capuozzo et Louis Bielle-Biarrey, vont pourtant s'opposer à l'occasion de la dernière journée des matches de poule de cette Coupe du monde de rugby.
L'histoire pourrait être adaptée au cinéma, tellement les destins des deux ailiers sont communs. Tous les deux sont nés à Grenoble, commencent à toucher le cuir à l'âge de 5 ans dans des clubs de l'agglomération. Ils sont ensuite repérés par l'institution de la région : le FC Grenoble, réputé pour former de nombreux talents.
Ange Capuozzo rejoint le FCG en 2010. Il est alors âgé de 11 ans. Louis Bielle-Biarrey arrive des années plus tard, en 2016, à 13 ans. Le premier parvient à intégrer l'équipe première en 2019, avant d'enchaîner les performances en Pro D2. Le deuxième, lui, est repéré par Bordeaux avant même de faire ses premiers pas avec les pros de Grenoble.
De là, les destins des deux joueurs se séparent. En 2021, Capuozzo décide de jouer pour le XV de l'Italie. Ses prouesses continuent et permettent à la Squadra Azzurra de se faire remarquer sur la scène internationale avec des victoires face au pays de Galles ou contre l'Italie, en 2022. Cette même année, il quitte le FCG pour rejoindre le Top 14 et les stars de Toulouse.
Capuozzo ménagé avant la France
Capuozzo a été ménagé à l'entraînement cette semaine à Bourgoin-Jallieu (Isère), où l'Italie a établi son camp de base pour le Mondial 2023. Son staff a toutefois assuré qu'il était en condition de jouer : "Il va bien", a assuré Giovanbattista Venditti, le manager de la 'Nazionale'. "Comme tout le reste de l'équipe. Le match contre la Nouvelle-Zélande a laissé des traces et comme celui contre la France arrive très vite, on met l'accent sur la récupération."
Le joueur, récompensé du prix de la révélation de l'année en 2022, sera bien au rendez-vous de ce choc face à la France.
Louis Bielle-Biarrey doit, lui, attendre cette Coupe du monde pour briller avec la France. Il a commencé la compétition dans la peau de l'apprenti avec insouciance et spontanéité. Puis, le jeune ailier a pris de l'envergure, alors qu'il n'avait jamais été appelé en équipe de France avant le début de la préparation à la Coupe du monde.
Raccrocher au nez de Galthié
Le jeune homme, qui a découvert les Bleus en Ecosse (défaite 25-21) il y a deux mois, a bien failli ne pas faire partie de l'aventure. Pour cause, le gamin, effronté, a raccroché au nez du sélectionner Fabien Galthié quand il l'a contacté pour le convoquer : "J'étais à la sieste et là, j'entends mon téléphone qui sonne. Un 06. Je me suis dit 'qui me fait chier pendant ma sieste ?' Je décroche avec une voix d'endormi, il me dit : 'Bonjour Louis, c'est Fabien Galthié, est-ce que je te dérange ?'", a raconté le joueur de Bordeaux-Bègles.
"J'étais dans le noir dans ma chambre. Je marchais, il me disait bonjour, il se présentait... Sans faire exprès, j'ai raccroché avec ma joue. Du coup, j'étais tout gêné ! Je l'ai rappelé mais, au début, il n'a pas répondu. Deux minutes après, il m'a re-répondu...", a-t-il poursuivi.
Ce qui est vraiment incroyable, peu importe le niveau, c'est qu'il est toujours là.
Matthieu Jalibert, demi d'ouverture du XV de France
"C'est un petit génie", a lancé Matthieu Jalibert, demi d'ouverture du XV de France. "Ça fait maintenant deux ou trois ans que je joue avec lui en club et ce qui est impressionnant chez lui, c'est qu'il est capable de s'adapter très rapidement au niveau auquel il est confronté. Il a vraiment des qualités de vitesse, de lecture de jeu qui sont assez incroyables pour son âge. Il a vraiment une grosse maturité qui lui permet d'être présent sur les grands événements. Ce qui est vraiment incroyable, peu importe le niveau, c'est qu'il est toujours là. Pour son âge, il est vraiment incroyable de maturité et ses qualités lui permettent de faire la différence."
Même son de cloche du côté du pilier Jean-Baptiste Gros : "Il est impressionnant. Je ne le connaissais pas avant la prépa mais il m'a beaucoup impressionné. Même si c'est un garçon discret dans la vie de tous les jours, ce qu'il montre sur le terrain, c'est vraiment exceptionnel". Tout le monde est sous le charme, au tour de l'Italie ?