Selon une décision de la Cour de cassation, le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti, en 1986 à Pontcharra (Isère) est prescrit. Mais la famille de la victime poursuit son combat et vient de lancer une pétition sur le site de l’Assemblée nationale pour que la loi change.
"Le coupable qui avoue son crime, quel que soit le délai et qui a toutes ses capacités physiques et intellectuelles, doit répondre de ses actes devant une cour d’assises" écrit Silvana Saia, la petite sœur de Marie-Thérèse Bonfanti, à l'origine d'une pétition sur le site de l’Assemblée nationale, afin que "le délai pour prescription pour meurtre" soit "réétudié, dans certains cas".
Marie-Thérèse Bonfanti avait disparu en 1986, à Pontcharra, en Isère. Un voisin, suspecté à l'époque puis mis hors de cause, avait finalement avoué, en 2022, avoir donné la mort à la jeune mère de famille avant d'être incarcéré. Puis, en décembre 2023, le meurtrier présumé a été remis en liberté sous contrôle judiciaire après une décision de la Cour de cassation retenant le principe de prescription. "C’est un appel à l’aide qu’on lance à la population" confie Silvana Saia sur le plateau de France 3 Alpes, "on se retrouve démunis face à une loi que l’on trouve obsolète".
Le meurtrier (présumé, ndlr) de ma sœur a avoué et pourtant, la Cour de cassation a décidé de prescrire les faits et cette personne est blanchie de ses actes.
Silvana Saia, sœur de Marie-Thérèse Bonfanti
Erika Bonfanti avait quatre ans lorsque sa mère a disparu, à Pontcharra, en Isère. Aujourd’hui, elle demande "que cette loi (sur le délai de prescription, ndlr) connaisse les mêmes évolutions que les avancées scientifiques et techniques". La fille de la victime espère que cette loi sera "révisée dans un délai assez rapide". "Cela pourrait être bénéfique pour nous" souffle Erika Bonfanti.
On souhaite que le point de départ de la prescription puisse démarrer soit au moment des aveux du meurtrier, soit lors de la découverte du corps.
Erika Bonfanti, fille de Marie-Thérèse Bonfanti
"Il faut que cette loi soit révisée pour que toutes les affaires comme la nôtre ne connaissent pas le même sort" ajoute la sœur de Marie-Thérèse Bonfanti. Si la pétition lancée par cette famille atteint les 500 000 signatures, alors la loi pourrait être débattue en séance publique dans l’hémicycle. "On compte sur tout le monde, on peut y arriver" martèle Silvana Saia, inquiète de savoir que le meurtrier présumé de sa sœur vit à "une vingtaine de kilomètres" de chez plusieurs membres de la famille. "Je ne me sens pas en sécurité" souffle Erika Bonfanti, "à l’époque, il (le meurtrier présumé, ndlr) était quelqu’un de très impulsif".