En 2015, Younès Benhadj-Guerissi, 22 ans, connu des services de police pour trafic de stupéfiants, était abattu dans le quartier Teisseire à Grenoble. S'agissait-il d'un règlement de comptes ? Quatre hommes comparaissent jusqu'au 15 février devant la Cour d'Assises de l'Isère.
Rappel des faits
Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2015, Younès Benhadj-Guerissi et deux amis se dirigeaient vers la place Allende, dans le quartier Teisseire à Grenoble.
Là où Mounir Diabi fêtait la fin de son placement sous bracelet électronique. Mounir aurait refusé de serrer la main de Younès, sans doute à cause d'un différend familial.
S'ensuivait une rixe impliquant une dizaine de personnes.
Vers 0 H 15, Younès recevait deux balles de petit calibre dans le bras et le front, alors qu’il se trouvait dans son véhicule stationné avenue Paul Cocat.
Transporté grièvement blessé au CHU de Grenoble, l’homme connu des services de police pour trafic de stupéfiants, avait succombé à ses blessures le lendemain après-midi.
Quatre hommes face à la justice
Ils sont âgés de 23 à 38 ans, et devront répondre de l'accusation de "meurtre", et "complicité de meurtre en bande organisée", devant la Cour d'Assises de l'Isère à Grenoble jusqu'au 15 février.
L'un d'eux, Laydi Chine, n'est autre que le cousin de Mehdi Chine, ce jeune grenoblois souvent présenté comme le patron du trafic à Teisseire, et lui-même abattu en 2010 quasiment au même endroit que Younès Benhadj-Guérissi.
Laydi Chine et Richard Suriano, âgés de 38 et 37 ans, sont suspectés d'avoir incité les plus jeunes à tirer sur Younès.
En particulier Chemseddine Boucetta, 25 ans, originaire de Bourgoin-Jallieu, mais surnommé "le marseillais" pour avoir fait de la prison aux Baumettes.
Les quatre meurtriers présumés encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Une affaire complexe et sous tension
Trois hommes entendus par les enquêteurs dans cette affaire ont été tués depuis les faits, selon le Dauphiné Libéré. Dont Mounir Diabi, abattu avenue Teisseire en avril 2016.
Ce 4 février, le président de la Cour d'Assises a d'ailleurs expliqué que la recherche de la vérité avait été viciée par les règlements de compte.
En mars 2017, la reconstitution de ce meurtre avait déjà eu lieu sous haute sécurité.
Cette affaire se déroule sur fond de trafic de drogue. Younès Benhadj-Guerissi a-t-il capté une partie de la clientèle des trafiquants en place à la "Tour 23" ?
Le marché dans ce quartier Teisseire rapporterait entre 30 et 50 000 euros par semaine.
Sept homicides ont été perpétrés entre juin 2015 et avril 2016 dans les quartiers dits sensibles de l'agglo grenobloise, presque tous liés au trafic. Rien qu'à Teisseire, on déplore cinq morts par balles en huit ans.