Témoignage. Infarctus : "J'étais une femme, je n'avais que 54 ans, je n'avais ni hypertension ni cholestérol" : Susan a survécu à une crise cardiaque

Publié le Écrit par Mathilde Iehl et Joane Mériot
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Souvent considérée comme une maladie typiquement masculine, l'infarctus n'épargne pas les femmes. Il est même la première cause de mortalité féminine. Si la prévention progresse, les pathologies cardiaques sont encore sous-diagnostiquées et sous-estimées chez la femme. Susan, victime d’un infarctus à 54 ans, témoigne.

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"La prévention par le sport, c’est ce qu’il y a de mieux et surtout ça permet de dégager le stress"... Susan a survécu à un infarctus. Depuis son accident cardiovasculaire il y a sept ans, elle se rend deux fois par semaine à des séances de sport adaptées. Un rendez-vous hebdomadaire pour remuscler son cœur et regonfler son moral.

"Ici, on est très bien suivi, il y a une prise de tension à chaque séance et une adaptation de la séance en fonction de l’état du moment, explique Susan. Le lundi, je fais plutôt du renforcement musculaire et le mardi, plus du cardiaque. Ça permet de retrouver des gens qui ont les mêmes soucis que nous, ça permet de pouvoir échanger et plaisanter aussi sur des choses avec lesquelles on ne peut pas plaisanter avec la famille. Ça fait beaucoup de bien." 

Souvent, lors de ces séances de sport, Susan est la seule femme présente. Pourtant, 89 % des femmes ont un risque de développer une maladie cardiaque : "Ça fait un peu près 5-6 ans que l’on met le focus, que les médecins sont beaucoup plus alertes, que les femmes sont beaucoup plus alertes aussi à cause de la modification des comportements qui s’opèrent à cause du stress notamment, de la sédentarité qui n’est pas que chez la population masculine," explique Yoan Brunet, le responsable du club cœur et santé au CHU de Grenoble Alpes. 

J’étais une femme, je n’avais que 54 ans donc j’étais jeune pour avoir un infarctus, je n’avais ni hypertension ni cholestérol.

Susan Nallet

Dans l’imaginaire collectif, l’infarctus est une affaire d’homme, un préjugé tenace qui entraîne des retards de diagnostic et de prise en charge des femmes. En 2017, Susan a 54 ans, elle est loin de penser qu’une telle maladie puisse la concerner.

"D’abord, j’étais une femme, je n’avais que 54 ans donc j’étais jeune pour avoir un infarctus, je n’avais ni hypertension ni cholestérol... En revanche, j’étais dans un état de stress à la fois personnel et professionnel. Ça faisait un certain temps que je n’arrivais pas bien à dormir. Je pense que c’est plus un épuisement dû au stress qui a pu déclencher cet infarctus." 

Un mois après son infarctus, Susan a subi une intervention avec la pose d’un stent dans l’une de ces artères. Aujourd’hui, elle n’a pas de séquelles, mais prend un traitement à vie, consciente qu’elle a échappé de peu au pire. 

400 000 femmes hospitalisées chaque année pour une maladie cardiovasculaire

"Au travail, j’ai deux collègues qui n’ont pas survécu à un infarctus", confie-t-elle. Tous les tracas du quotidien, on les voit très loin, on part dans une autre dimension. Ça aide à être plus empathique et surtout, ça donne envie de vivre."

Selon la fédération française de cardiologie, chaque année, près de 400 000 femmes sont hospitalisées à la suite d’une maladie cardiovasculaire, dont 33 % avant 65 ans.

"Les femmes ont même des infarctus avant la ménopause, car elles ont beaucoup de facteurs de risques : le tabac, il y a aussi le fait qu’elles soient très occupées, qu’elles fassent moins d’activités physiques,"  explique Pascal Defaye, le président de la Fédération Française de cardiologie des Alpes. 

Les médecins tiennent à rappeler que 30 minutes d’activité physique par jour réduisent de 30 % les risques de maladies cardio-vasculaires.

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