L'annonce surprise d'un arrière-petit-fils de Geoffroy Guichard : Xavier Kemlin entend "sauvegarder l'emploi" au sein groupe Casino fondé par son aïeul, Geoffroy Guichard. Le groupe, confronté à une dette abyssale, risque d'être démantelé.
Dimanche matin, 17 décembre, près de 3000 personnes ont manifesté dans les rues de Saint-Etienne en soutien aux salariés du groupe de distribution Casino. Les Stéphanois sont très attachés à cette enseigne née dans cette ville voilà 125 ans. Un véritable fleuron économique de la ville et le premier employeur de la Loire.
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Xavier Kemlin, l'un des arrière-petits-fils du fondateur du groupe Casino, se trouvait aussi dans la manifestation. Sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes, le descendant de Geoffroy Guichard a confié avec un "plan" B pour sauvegarder l'emploi.
Une annonce surprise
"Pour certains, c'était une marche funèbre. Je pense qu'au contraire, ça va être un renouveau de l'emploi, du développement de Saint-Etienne et sa région", a déclaré Xavier Kemlin. "Je parle du plan que je proposerai mercredi aux organisations syndicales. Je parle des rencontres que je vais avoir avec les dirigeants d'un grand groupe pour proposer une solution qui sauvegarde l'emploi et qui sauvegarde les magasins", a déclaré le descendant de Geoffroy Guichard sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes, dimanche soir, 17 décembre.
"J'ai une offre de reprise qui permettra de pérenniser l'intégrité du groupe et de se projeter dans une vision européenne de la distribution", a lancé Xavier Kemlin, l'arrière-petit-fils de Geoffroy Guichard, qui semble bien décider à préserver le groupe.
Mon offre, c'est le bon sens d'épicier face aux manigances des financiers. On n'a pas besoin des milliards de Kretinsky.
Xavier Kemlin
En 1997, Jean-Charles Naouri, actuel PDG de Casino, est devenu actionnaire majoritaire du groupe Casino. Pour Xavier Kemlin, Jean-Charles Naouri est le grand responsable du marasme financier dans lequel est plongée l'entreprise. Antoine Guichard est le dernier descendant du fondateur à avoir dirigé l'entreprise, mais la famille est restée attachée au groupe Casino. Aujourd'hui, le risque de démantèlement de Casino n'est pas sans rappeler à la famille et aux Stéphanois, la casse sociale d'un autre fleuron de Saint-Etienne, celle de Manufrance.
Carrefour entre en scène ?
"Mon offre de reprise, je vais la présenter mercredi aux organisations syndicales et je la présenterai au conseil d'administration d'un grand groupe qui s'appelle Carrefour", a déclaré Xavier Kemlin. Ce dernier entend proposer "une fusion des deux entités en échange d'actions". La transaction ne nécessite pas "d'argent", selon l'actionnaire minoritaire du groupe de distribution.
Concernant la dette colossale du groupe Casino, "il faudra qu'il y ait une négociation avant. De manière à apporter à Carrefour un groupe sain pour pérenniser l'emploi et créer le leader européen de la distribution", a ajouté le descendant de Geoffroy Guichard.
Avec la solution que je propose, il n'y aura aucune casse sociale.
Xavier Kemlin
Selon le site internet Les Echos, le groupe Carrefour aurait fait une offre pour "acquérir, en plus de quelques supers et hypers de Casino, 7000 petites supérettes de proximité sous les enseignes Petit Casino, Vival, Spar ou Sherpa".
Pour l'heure, seuls Auchan et Intermarché ont officialisé une candidature à la reprise de l'ensemble du parc.
Bercy incontournable
Dimanche, le député de la Loire Quentin Bataillon a une nouvelle fois rappelé que "toutes les offres de reprise doivent passer par Bercy". "L'État détient 300 millions de dettes fiscales du groupe Casino. Forcément, dans les offres de rachat, l'État aura son mot à dire (au moment de l'examen de ces offres) Il faut que l'État soit très ferme sur les emplois, l'avenir du groupe, le siège et les entrepôts".
"La solution que je propose enlève une épine du pied au gouvernement qui n'aura pas à injecter d'argent et qui n'aura pas de casse sociale, c'est le bon sens", martèle de son côté Xavier Kemlin.
Le 11 décembre dernier, les juges du Tribunal de Commerce de Paris ont autorisé la prolongation de la période de sauvegarde accélérée de Casino jusqu'au 25 février. Les syndicats du groupe doivent rencontrer les potentiels repreneurs ce mardi 19 décembre. L'intersyndicale a également appelé à une mobilisation nationale dans les entrepôts Casino vendredi 22 décembre et dans les magasins le lendemain, à la veille du réveillon de Noël.
De source syndicale, les choses sont en train de "s'accélérer", pour preuve, l'action Casino a été suspendue ce lundi 18 décembre en bourse. La direction du groupe a convoqué en urgence les syndicats pour une réunion ce midi, "réunion refusée" selon les organisations syndicales.
