Chez Carrefour, au plan national, la foire aux vins d’automne 2018 avait représenté un chiffre d’affaires de 103 millions d’euros, soit un quart des ventes annuelles du rayon.
Une région dynamique
Stéphane Alberti, élu meilleur caviste de France en 2014, confirme l’attrait pour les vins auvergnats issus de l’agriculture biologique : « Le demande de nos clients est de plus en plus forte en bio voire en biodynamie. Cela se répercute sur les vins de notre région. L’Auvergne est très dynamique sur ce point. Rien que sur les Côtes d’Auvergne, de petits vignobles, la moitié des vignerons indépendants sont en agriculture biologique. En pourcentage, cela fait de l’Auvergne une des régions française où il y a le plus de bio ».Le vin biologique respecte les principes et réglementations de l’agriculture biologique. L’agriculture biologique se caractérise par la non-utilisation de produits chimiques de synthèse et d’OGM, le recyclage des matières organiques et la lutte biologique basée notamment sur des méthodes préventives. Le vin biodynamique, quant à lui, a pour objectif de réhabiliter, dynamiser et intensifier l’ensemble de la vie organique de l’environnement de la vigne. La démarche des vins biodynamiques est donc d’intensifier les échanges naturels entre la vigne et son milieu pour obtenir un meilleur développement des raisins.
La santé comme principal argument
Stéphane Alberti poursuit : « Si le consommateur se tourne vers le bio c’est parce que l’on est sur la mode du bien manger, du bien boire. La santé est un argument imparable. Du coup les vignerons ont flairé ce phénomène. Attention, il faut distinguer le vigneron qui passe en bio par conviction et ceux que j'appelle les biopportunistes. Ces derniers ont trouvé le moyen de s’acheter une virginité ».La conviction, ce n’est pas ce qui manque chez Gilles Persilier, vigneron installé à La Roche-Blanche, dans le Puy-de-Dôme.
Il raconte : « Je suis vigneron depuis 1995 et je suis passé au bio en 2009. Pourquoi suis-je passé à l’agriculture biologique ? Je pense qu’il faudrait poser la question à ceux qui ne le font pas. J’ai l’impression d’être quelqu’un de normal ». Même son de cloche chez Claudine Tisserand : « On va encore plus loin que le bio. On est en passe d’obtenir le label Nature et progrès, avec un cahier des charges encore plus contraignant. Si on est passé au bio en 2006 c’est par conviction pour les générations futures. On l’a fait par souci de santé, la nôtre, celle de nos salariés et celle de nos clients ».